Conjoncture

Maroc : le coronavirus a fortement impacté le transport routier

Le ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau et la Plateforme Mobilité Durable ont conjointement organisé un webinaire sous forme d’un dialogue public-privé concernant les impacts, les réponses et les opportunités pour le transport de marchandises et de personnes post-Covid au Maroc.

La crise Covid-19 impacte le fonctionnement de notre mobilité et de nos transports comme jamais avant. Elle a rappelé l’importance de la mobilité des personnes et des biens pour notre économie et société, mais aussi les faiblesses structurelles du secteur au Maroc et dans le monde. D’un côté, le secteur doit reprendre ses activités le plus vite possible et au meilleur service à la société. De l’autre côté, sa relance constitue une opportunité pour renforcer la résilience du secteur et pour le doter de plus d’efficacité, d‘équité et d’un faible impact environnemental.

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« La crise est venue d’un seul coup. L’activité a vacillé entre des jours où nous recevions des commandes et des jours où il n’y avait pas de demande. D’autres entreprises se sont retrouvées pour leur part en arrêt total d’activité », a expliqué Hicham Mellakh, président de la Commission de la Compétitivité Logistique et Énergétique de la CGEM. Il ajoute qu’il a fallu informer, rassurer et appliquer les mesures de sécurité sanitaire depuis l’application de l’état d’urgence sanitaire au Royaume. Pour sa part, Alberto Perez, directeur général de Alsa Maroc, a souligné que la diminution de l’activité a été de 85%, principalement à cause du confinement et des restrictions imposées par les autorités (nombre de passagers, suspension de lignes…). « Heureusement que maintenant nous commençons à reprendre l’activité. Je suis confiné en Espagne et je peux vous dire que la gestion de la crise de la Covid-19 par les autorités marocaines a été exemplaire », a précisé le DG.

Ce qui est certain, c’est que le secteur du transport routier qui assure 90% des déplacements des personnes et compte 119.000 entreprises a été lourdement impacté par la Covid-19. La réflexion aujourd’hui tourne autour de l’augmentation des prix des prestations. Dans ce sens, Hicham Mellakh estime que « les entreprises vont augmenter leurs prix car l’équipement en moyens sanitaires (désinfection journalière des véhicules, installation des vitres de séparation, gels, masques, gants…) a engendré de grandes dépenses ». Mais cette crise n’a pas eu que de mauvaises répercussions. Certaines entreprises en ont profité pour se développer. C’est le cas de la CTM. « Cette crise nous a permis d’améliorer la digitalisation. Nous nous dirigeons vers le ‘‘zéro papier’’. Le client n’a plus besoin du ticket. Suite à l’achat en ligne, il reçoit un QR Code qui lui permet de voyager », avance Elghazouani Jnini, directeur général adjoint de la Compagnie.

Pour relancer le secteur, plusieurs mesures sont préconisées. Il s’agit de l’exonération des charges sociales et patronales, le report des échéances (crédits bancaires, assurances…), l’octroi des crédits garantis par l’État, etc. Ces mesures permettront de répondre aux problématiques soulevées par la crise sanitaire, à l’image de l’accompagnement de l’informel pour l’intégrer dans le secteur, la saisie de la régionalisation pour planifier une mobilité plus durable et le renforcement de la résilience du secteur en développant la multi-modalité.  

 
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