Bourse

Marsa Maroc dope ses ambitions

Le groupe spécialisé dans les opérations portuaires, entre dans une nouvelle étape de son développement. Avec son introduction à la Bourse de Casablanca, Marsa Maroc entend renforcer sa gouvernance, et surtout se positionner comme un acteur de référence sur plusieurs marchés en Afrique de l’Ouest.  
par R.A.

L’opérateur s’offre de nouvelles perspectives avec son introduction en Bourse. A travers cette opération d’envergure, Marsa Maroc, qui revendique une part de marché de 44% du trafic national en 2015, entend renforcer sa gouvernance institutionnelle et surtout doper ses ambitions tant sur le marché local, qu’à l’international. L’Afrique subsaharienne est notamment dans le viseur du groupe dorénavant détenu à 60% par l’Etat. L’entreprise cède ainsi 40% de son capital sur le marché boursier. La société va donc intégrer le premier compartiment de la Bourse de Casablanca par cession d’actions. Notons qu’il s’agit d’une opération de 1,9 milliard de DH. Le top management précise d’ailleurs, que c’est l’opération d’introduction en Bourse la plus importante qu’ait connue le marché boursier marocain depuis 2009. « Cette introduction en Bourse permettra à Marsa Maroc de bénéficier d’un certain nombre d’avantages. Le premier consistera à renforcer la gouvernance de l’entreprise, et à l’institutionnaliser davantage aux yeux de ses partenaires et du grand public. Un autre avantage est lié à l’accroissement de la notoriété de l’entreprise, ce qui pourra l’aider dans la conquête de nouveaux marchés notamment », explique Mohammed Abdeljalil, Président du Directoire de Marsa Maroc. « C’est une opération aussi qui donne la possibilité à la société d’accéder à de nouvelles formes de financement à l’avenir, si c’était nécessaire, en levant des fonds sur la Bourse de Casablanca notamment », poursuit-il. Soulignons que le prix de référence par action est de 65DH, et la période de souscription s’étale du 20 au 30 juin. Le top management précise que l’introduction en Bourse de Marsa Maroc s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’ouverture vis-à-vis de sa clientèle, de ses partenaires et de la communauté financière. Il faut également ajouter que cette opération est l’acte ultime d’un processus lancé en 2006 avec la réforme portuaire. Elle marque donc une nouvelle étape dans le développement de l’opérateur portuaire, qui cherche désormais à se positionner sur les marchés internationaux en tant qu’acteur de référence.

Des opportunités déjà identifiées en Afrique

«Nous avons déjà identifié un certain nombre d’opportunités en Afrique de l’Ouest », concède Mohammed Abdeljalil. Mais, pour le moment rien n’est décidé, car l’entreprise réfléchit encore. « Nous avons eu des sujets que nous avons bien étudiés mais pour le moment, on n’est pas encore arrivé à la phase finale », ajoute-t-il. Il n’empêche, que Marsa Maroc a déjà plusieurs pays dans le viseur et le déploiement de sa stratégie africaine ne saurait tarder. L’international devrait représenter un considérable relais de croissance pour le groupe à moyen et à long terme. Sur le marché national, l’entreprise entend se renforcer grâce à la réalisation des concessions qu’il a gagnées, et aussi grâce à l’obtention de nouvelles concessions et de nouvelles autorisations dans le cadre du plan de développement du secteur portuaire national. « On sait que le Maroc est en train de développer de nouvelles infrastructures portuaires, et Marsa Maroc se positionnera sur cela pour obtenir de nouvelles concessions et autorisations », précise le président du directoire. Toujours en termes d’ambitions, l’entreprise veut améliorer aussi sa performance et son agilité, notamment en accroissant sa performance opérationnelle, et en développant une approche commerciale plus agile. Pour ce faire, le top management a identifié quatre chantiers à mettre en œuvre. Il s’agit, entre autres, pour le groupe de travailler sur l’efficacité organisationnelle (Ressources humaines), améliorer la gouvernance institutionnelle, de revoir son pilotage stratégique. Pour rappel, Marsa Maroc a réalisé un chiffre d’affaires de 2,171 milliards de DH en 2015, contre 1,9 milliard de DH en 2012, soit une progression moyenne de 3% par an.

 
Article précédent

Pour un contrat-programme pour les exportations

Article suivant

La gestion des conflits : comment éviter les impasses