Entreprises & Marchés

Marsa Maroc : les enjeux de l’introduction

Le leader national de l’exploitation portuaire prépare son introduction en bourse. L’opération passera par la cession d’une part minoritaire des actions de l’Etat à la bourse de Casablanca.

Les démarches concernant l’introduction en bourse de Marsa Maroc vont bon train. L’appel d’offre pour le choix d’une banque d’affaires qui se chargera de la valorisation de l’entreprise et des détails techniques de l’opération a été lancé cette semaine par les équipes de la Direction des entreprises publiques et de la privatisation (DEPP). « L’opération est en cours et se présente bien. En interne, la nouvelle est également bien accueillie», nous confie Rachid Hadi, membre du directoire de Marsa Maroc. «Aujourd’hui, il s’agit d’un projet de cession d’une part minoritaire des actions de l’Etat à la bourse de Casablanca », précise aussi Mohamed Abdeljalil, président du directoire, ajoutant que cette introduction en bourse, prévue par la loi 15-02 de la réforme portuaire de 2006, marque une nouvelle étape. Pour Najib Cherfaoui, expert maritime et portuaire, cette introduction en bourse représente un enjeu important pour la société, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de DH en 2012.

Le président du directoire de Marsa Maroc, Mohamed Abdeljalil, intervenant lors de l’obtention des certifications ISO 9001 version 2008 des activités «Conteneur» et «trafic voiturier» du port de Casablanca et les activités au port de Safi.

« Marsa Maroc possède une situation de rente qui est très convoitée par les armateurs car ils sont assurés de récupérer leur mise; leur garantie c’est le trafic. La situation de Marsa Maroc est donc la suivante: elle s’apprête à céder une partie de son monopole. Ce n’est donc pas simplement une question d’argent», explique-t-il. L’expert maritime et portuaire poursuit son analyse en affirmant que le leader national de l’exploitation portuaire a besoin d’argent pour financer les équipements du TC3 et du terminal Tanger Med II. « A cela, il faut ajouter le réajustement du profil des ressources humaines pour s’adapter à ces échéances urgentes. En clair, l’entreprise est obligée d’organiser un départ volontaire massif pour recruter les profils conformes au nouveau référentiel des exigences de la manutention. Il convient de souligner que Marsa Maroc n’est aucunement responsable de cette situation, car elle ne fait que subir les effets collatéraux des erreurs de la réforme portuaire de 2006», a souligné Najib Cherfaoui, suggérant que Marsa Maroc devrait s’adosser à un armateur ou à un chargeur chinois pour financer les échéances qui l’attendent à Tanger Med II.

Par ailleurs, les activités « Conteneur et trafic voiturier » du port de Casablanca et les activités au port de Safi de Marsa Maroc ont obtenu les certifications ISO 9001 version 2008. C’est à la faveur d’une conférence de presse, le 18 décembre dernier, que le top management de Marsa Maroc a révélé cette information. Selon le président du directoire de Marsa Maroc, ces nouvelles certifications consacrent l’engagement de l’entreprise à mettre en place un système de management de qualité conforme aux standards internationaux ISO dans le but de répondre aux exigences de ses clients. Il faut noter que Marsa Maroc, depuis quelques années, est engagé dans l’amélioration de ses performances. «La démarche qualité vise à améliorer en continu la satisfaction des clients et de pérenniser la compétitivité de l’entreprise et s’inscrit dans un objectif plus ambitieux de triple certification Qualité-Sécurité-Environnement (QSE) à l’horizon 2016. L’avantage d’une telle démarche est de nous permettre de gérer les risques de l’entreprise et de créer un climat de confiance entre l’entreprise et ses partenaires », a précisé Mohamed Abdeljalil, ajoutant, par la même occasion, que le port de Jorf Lasfar devrait, égalament, être bientôt certifié. L’objectif de Marsa Maroc est de pouvoir certifier tous ses terminaux avant la fin 2014. 

 
Article précédent

Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) : La souplesse n’est pas un gage d’efficience

Article suivant

Gestion des stades : on est loin des prévisions