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Mondial 2022 : Le Maroc au Qatar pour la suite de l’histoire

Pour la Coupe du Monde au Chili (1962), le Maroc avait fait acte de vouloir être de la grande fête mondiale.

Sauf qu’à l’époque, dans ces années 60, l’Afrique et l’Asie n’avaient aucune place dans le concert footballistique orchestré par la FIFA de Lord Stanley Rouss, Anglais bon teint, avec tous les préjugés que les ressortissants de l’Empire Britannique ont montrés de par le monde. Passons sur le passé colonial de la Perfide Albion et attardons-nous sur le football, ce sport que l’Angleterre a créé, codifié, règlementé et le considérait comme lui appartenant. Sachant que pour mieux asseoir une suprématie, il faut la partager, les Anglais, maîtres de la FIFA, ont considéré que la Coupe du Monde ne pouvait être laissée aux « manants » peu dignes de les affronter. Aussi, lorsque fut créée la compétition, Jules Rimet, elle ne concernait que 8 équipes d’Europe et d’Amérique Latine. En tout, 8 nations composaient la compétition appelée pompeusement Coupe du Monde.

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Et c’est donc le Maroc qui réclama le droit pour l’Afrique de faire partie de la fête. La FIFA accorda « royalement, une demi-place au Maroc et à une condition. Celle de disputer un match barrage de qualification contre un pays européen. On ne va pas, ici, dans notre magazine Challenge, vous faire l’injure de vous re-re-raconter l’histoire du match Maroc-Espagne de 1961 ; en tant que fidèle lecteur, vous l’avez déjà lu maintes fois dans ces colonnes. Qu’il nous suffise de rappeler que ce match « historique » a été présidé à Casablanca, au match aller, par Feu le Prince Moulay Abdallah et que son image, une photo, publiée dans la presse et montrée dans les actualités cinématographiques avait fait sensation. En effet, on y voyait le Prince, bondir de la tribune officielle sur une action des joueurs Marocains. Tout protocole oublié l’espace de quelques secondes pour communier avec la ferveur populaire. Une communion entre la famille royale et les citoyens du Royaume qui ne s’est jamais démentie.

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Au contraire, elle va se renforcer au fil des ans pour arriver désormais à cette espèce de chef d’œuvre qu’est actuellement le football marocain. Ne tiquez pas, et ne croyez pas qu’on cède à la flagornerie et à la flatterie, car en réalité aujourd’hui le football national, 61 ans après le barrage raté contre l’Espagne, (histoire elle aussi archi connue) est arrivé à une sorte de plénitude malgré toutes les vicissitudes dans lesquelles se complaisent les pisse-vinaigre. Mesdames, Messieurs, le Maroc est au Qatar pour la Coupe du Monde 2022 et personne ne lui contestera son rôle de leader arabo-africain dans le football mondial.

L’Histoire s’est embellie quand en 86, 25 ans après le math barrage face à l’Espagne, le Maroc de Faria, Bouderbala, Zaki et Dolmy, prenait le meilleur dans son groupe pour passer au second tour d’une phase finale de Mondial. C’était une première mondiale, façonnée par Feu Hassan II qui avait suivi les pas des Lions de l’Atlas vers la conquête mondiale, en remontant au besoin, les bretelles de quelques téméraires qui voulaient la peau de Faria. Le triomphe de ce dernier dans un groupe où l’Angleterre, la Pologne et le Portugal étaient donnés largement favoris fut un exploit colossal et où Feu Hassan II a pris une large part. Tous les joueurs de l’époque se rappellent du soutien, des conseils, des coups de téléphone du Souverain tout au long de leur séjour au Mexique.

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Et puis l’accueil, officiel, où les coéquipiers de Khairi, buteur légendaire, ont fait un tour d’honneur au Complexe Sportif Mohammed V dans une nuit féérique. Et on vous l’a dit et répété ici, si en 2010, l’Afrique du Sud a organisé le premier mondial africain et si la semaine prochaine le Qatar aura l’honneur immense et le privilège d’être le premier pays arabe à abriter une phase finale, c’est bien au Royaume du Maroc et à ses batailles répétées contre la FIFA que l’édifice de la maison Football a été ébranlé. Et nous voici, tous, au Qatar à Doha pour assister à ce qui sera une Coupe du Monde pas comme les autres. La FRMF de Lekjaa et Walid Regragui sélectionneur, seront de la fête… Personne cependant, n’oublie que cette réussite a été façonnée par S.M. Mohammed VI. Le Roi du Maroc a apporté avec sa réserve habituelle et son intelligence tactique, une pierre à la réussite du foot national.

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C’est en 2004, juste après la CAN de Tunisie où l’équipe de Zaki était battue en finale, que Sa Majesté en recevant les coéquipiers de Zaki et Naybet au Palais Royal d’Agadir, et tenant le Prince Héritier Moulay Hassan dans ses bras, que fut donné le coup d’envoi de la renaissance ou plutôt de la nouvelle ère du foot national. Et nous voici, 18 ans après à Doha, avec une nouvelle génération de joueurs, mais conduite par un Walid Regragui qui était joueur en 2004 et qui sera en charge du destin des Lions de l’Atlas en ce mois de novembre à Doha. Tache énorme, mais qui ne rebute ni n’effraie Walid qui sait où il met les pieds. Et ça déjà, est une preuve de maturité, pour une promesse de victoire.

 
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