Driss Lyazami et Mahjoub El Haiba ont réussi leur pari, un pari de fidélité et de reconnaissance : rendre hommage à l’un de leurs compagnons, Mustapha Iznasni. Le pari est réussi parce que l’hommage est à la mesure de l’homme.

Mustapha Iznasni a été militant des droits de l’homme, infatigable, mais aussi militant politique, diplomate et surtout un homme cultivé, très humain, fidèle en amitié, d’une discrétion absolue. Le livre retrace toutes ces facettes en s’appuyant sur des témoignages de ceux qui l’ont connu, accompagné à différentes phases de sa vie, si riche en rencontres. Parce qu’ils sont sincères, les textes sont d’une beauté rarissime.

Lire aussi | Et si on rendait le masque obligatoire

L’édition est au top. Abderlkader Retnani a démontré son savoir-faire, pour qu’un livre soit aussi un bel objet. Des institutions et des personnes privées ont offert des photos qui retracent à elles seules le parcours de notre disparu. C’est une expérience à renouveler. Nous avons trop pris l’habitude d’enterrer nos morts et de les oublier, en attendant une hypothétique biographie, souvent orientée, subjective. C’est justement cette multiplicité des témoignages qui donne au livre, édité par la maison d’édition « La Croisée des Chemins », toute sa force et toute sa singularité. Les auteurs appartiennent à plusieurs générations et à plusieurs cercles, ce qui tend à rendre, un peu, justice à un parcours, très éclectique.

Lire aussi | 21 admissibles à polytechnique : merci l’OCP

Driss Lyazami et Mahjoub El Haida nous rappellent notre devoir de mémoire. Il faut que nous soyons à la hauteur. La génération post-indépendance est en train de partir, c’est la loi de la nature. Ils ont construit le Maroc moderne, même dans une ambiance conflictuelle, instauré une vie culturelle foisonnante et réussi à arracher des avancées sociétales. Les oublier, c’est oublier 70 ans d’histoire. Cela serait une faute, un manquement à notre devoir, face aux générations futures.