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Nucléaire nord-coréen : la communauté internationale divisée

Les représentants des capitales occidentales au Conseil de sécurité de l’ONU ont appelé lundi 04 septembre 2017 à durcir les sanctions contre la Corée du Nord, suite à son sixième essai nucléaire, alors que Moscou et Pékin ont appelé au calme pour une issue diplomatique à la crise.

« Ça suffit », a souligné l’ambassadrice américaine, Nikki Haley, qui a rappelé qu’une batterie de résolutions et de sanctions adoptée depuis plus de 24 ans n’a pas empêché le régime nord-coréen de renforcer ses capacités balistiques et nucléaires. Nikki Haley, qui s’exprimait à une réunion d’urgence du Conseil sur le dossier nucléaire de Pyongyang, a estimé le moment venu d’épuiser tous les moyens diplomatiques « avant qu’il ne soit trop tard ». « Nous devons maintenant adopter les mesures les plus fortes possibles », a-t-elle recommandé. Elle a prévenu que le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, ne comprend pas à sa juste mesure les responsabilités qui découlent de la possession de l’arme nucléaire. « Son usage abusif des missiles, et ses menaces nucléaires montrent qu’il cherche la guerre à tout prix », a lancé Mme Haley, prévenant que la patience des États-Unis « n’est pas sans limite. Nous allons défendre nos alliés et nos territoires ». Estimant que la crise nucléaire nord-coréenne dépasse les Nations unies, la diplomate américaine a déclaré que son pays traitera tout pays qui entretient des échanges commerciaux avec Pyongyang comme « un État qui les aident dans leurs intentions nucléaires imprudentes et dangereuses ».

Son homologue français, François Delattre, a prôné la « lucidité et la fermeté » de la part du Conseil de sécurité face à la menace mondiale, devenue « existentielle » que représente le régime nord-coréen, et qui met en cause « la sécurité, la stabilité stratégique et la paix internationales ». La France appelle à une réaction « rapide, ferme et unie du Conseil », a dit François Delattre, expliquant que cette réaction doit inclure l’adoption de nouvelles sanctions contre Pyongyang, la mise en œuvre « très stricte » des sanctions existantes, et l’adoption de « mesures additionnelles » par l’Union européenne. Le diplomate français a estimé que la situation actuelle est “loin d’offrir les conditions d’une négociation ». Alors que la France a toujours défendu le dialogue, « la Corée du Nord ne nous a pas donné le moindre signe, ni le moindre gage de son éventuelle volonté de négocier », a-t-il déploré. Pyongyang devra abandonner son programme nucléaire et balistique « de manière complète, vérifiable et irréversible, et sr conformer à ses obligations internationales », a exigé François Delattre.

Faisant preuve d’une intransigeance quasi-similaire, le représentant du Royaume-Uni, Matthew Rycroft a souligné que le retour au dialogue « en l’absence d’un signe sérieux des intentions de Pyongyang serait une préparation à l’échec ». Le Royaume-Uni recommande l’intensification de la mise en oeuvre des sanctions existantes, et l’adoption « d’une nouvelle résolution plus efficace », pour « tarir les sources de financement » des programmes illégaux nord-coréens, a-t-il dit.

De l’autre côté de la table de réunion, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vasily Nebenzya, a prévenu la communauté internationale de « céder à l’émotion », appelant à approcher la situation « d’une manière calme et équilibrée ». Le diplomate a souligné qu’une « résolution globale » à la crise actuelle passe inévitablement par les moyens diplomatiques, « y compris par le biais de la médiation du secrétaire général de l’ONU ». Toujours dans une logique d’apaisement, l’ambassadeur chinois, Liu Jieyi a appelé la Corée du Nord à « arrêter de prendre de mauvaises actions, de nature à empirer la situation et qui sont contraires à ses propres intérêts », exhortant Pyongyang à « revenir à la voie de la résolution du problème par le dialogue ».

Par ailleurs, les États-Unis devraient faire circuler cette semaine une résolution comprenant des sanctions plus lourdes contre le régime nord-coréen, et qui devra être présentée au vote lundi 11 septembre 2017. De son côté, la Corée du Sud a mené ce lundi un exercice de tir de missile réel, consécutivement au sixième essai nucléaire effectué dimanche 03 septembre 2017 par la Corée du Nord. L’armée de terre et l’armée de l’air ont mené un exercice conjoint de tir réel lundi matin sur la côte-est, a indiqué le Comité des chefs d’état-major. Des missiles balistiques sol-sol Hyunmoo-2A ont été tirés par l’armée de terre, alors que des avions de combat F-15K pour tirer des missiles air-sol à guidage de précision SLAM-ER ont été mobilisés par l’armée de l’air. Les missiles ont frappé avec précision une cible au large de la côte est, a annoncé le Comité des chefs d’état-major. Le missile SLAM-ER peut parcourir jusqu’à 270 km, alors que le missile balistique Hyunmoo-2A a une portée de 300 km.

 

 
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