Industrie

OCP : 100 milliards de DH à investir d’ici 2028

À peine sa première vague d’investissement 2007-2017 de 75 milliards DH achevée, le groupe OCP entame déjà un nouveau plan encore plus important : 100 milliards de DH. Le phosphatier ne veut pas se contenter seulement de caracoler dès l’année prochaine au rang de premier producteur d’engrais au niveau mondial, mais il veut en plus capter au moins la moitié de la progression de la demande mondiale.

Le Groupe OCP récolte les fruits de sa stratégie de développement et de sa politique d’investissements. Le phosphatier parvient à la fin de l’exercice 2017 à réaliser des performances financières positives au niveau de tous les postes. Malgré un contexte concurrentiel et des prix internationaux qui ont stagné, le groupe consolide sa position de leader mondial du phosphate. Profitant d’une demande mondiale soutenue grâce à l’importante augmentation de la consommation des engrais, l’Office améliore ainsi son chiffre d’affaires avec une hausse de 14% par rapport à 2016 pour se hisser à plus de 48,5 milliards de DH. La marge brute (29,918 milliards de DH) est aussi en forte hausse : +9% grâce aux économies d’optimisation des process industriels. Le résultat net consolidé, lui, est de 4,7 milliards de DH. Le management du groupe attribue cette évolution aux «ventes de roche et d’engrais en volume qui ont augmenté respectivement de 40% et de 24% par rapport à 2016 ». Pour le segment de l’acide, OCP a « maintenu sa position de leader », conservant son rang de deuxième fournisseur en Asie, avec un volume de vente stable par rapport à 2016. 

Par ailleurs, la demande est restée soutenue en 2017 dans les principales régions, notamment en Amérique latine et en Amérique du Nord, et plus particulièrement en Afrique où les exportations du groupe ont augmenté de près de 50%, passant de 1,7 million de tonnes en 2016 à 2,5 millions de tonnes en 2017. La croissance des volumes de vente d’OCP a également eu un impact positif sur l’évolution de la marge brute, qui a atteint 3,2 milliards de dollars.  En 2017, les engrais ont représenté 54% des ventes totales du groupe, la roche 21% et enfin l’acide phosphorique 15%. 

Il faut dire que toutes ces réalisations ont été soutenues par l’augmentation significative de la capacité de production d’OCP, sous l’effet d’un vaste programme d’investissements dont la première phase a été achevée en 2017. C’est ainsi que 75 milliards DH ont été investis entre 2008 et 2017 dans cette première vague d’investissement. Cet effort qui a été dédié essentiellement à l’axe Nord (Khouribga-Jorf Lasfar), comporte plusieurs projets intégrés et interconnectés. Il a ainsi permis la mise en place de projets d’infrastructures comme le Slurry Pipeline (qui a rendu possible l’augmentation de la capacité de transport de la pulpe à 38 millions de tonnes), l’extension du port de Jorf Lasfar d’une capacité de 30 millions à 50 millions de tonnes, la gestion des ressources hydriques (STEP, dessalement, …) avec, pour objectif, la préservation de la nappe phréatique. Ces projets sont aujourd’hui achevés.

Le deuxième axe de ce gigantesque plan de développement lancé en 2007, a également concerné l’augmentation des capacités avec la construction de 4 usines de production d’engrais d’une capacité d’un million de tonnes chacune et qui ont toutes été mises en service. Résultat des courses : l’OCP produit aujourd’hui 12 millions de tonnes d’engrais, soit 4 fois sa capacité d’il y a dix ans au début du lancement de la première vague d’investissement. À noter, que cette première vague d’investissements a permis la création de 5 800 emplois directs OCP, plus de 8 300 emplois directs sous-traitant et près de 17.000 emplois indirects.

Aujourd’hui, avec cette montée en régime, l’OCP est tout simplement devenu le premier groupe mondial d’engrais phosphaté, il trônera dès l’année prochaine au rang de premier producteur d’engrais au niveau mondial tout court. La concurrence est prévenue. D’ailleurs, le groupe ne cache pas son ambition de capter au moins la moitié de la progression de la demande mondiale. Il faut dire que c’est dans les cordes de l’OCP qui détient 75% des réserves mondiales.

Pour y arriver et capter la moitié de la demande additionnelle sur le marché mondial, une deuxième vague d’investissements taillée sur mesure, sera enclenchée dès cette année pour s’achever en 2028. Elle porte sur un volume d’investissement encore plus important, soit 100 milliards de DH. « La première phase de notre plan d’investissement s’achève en nous ayant permis de capter une grande partie de la demande incrémentale et d’être résilients à travers la cyclicité des marchés. Le Groupe est aujourd’hui idéalement placé pour poursuivre sa croissance à mesure que les conditions de l’industrie s’améliorent », a indiqué Mostafa Terrab, PDG du Groupe OCP, qui commentait les résultats financiers 2017 du phosphatier.

Aujourd’hui, ce nouveau programme 2018-2028 concernera essentiellement le développement de trois axes dont le plus impressionnant est l’axe Centre Benguerir-Youssoufia-Safi (Pipeline, plateforme industrielle, …). La deuxième composante du deuxième plan d’investissement est l’axe Sud englobant Boucraa-Laâyoune (laverie de phosphates et usine de production d’engrais d’un million de tonnes).

L’Afrique constitue le dernier segment de ce vaste programme stratégique avec des projets d’usines en Ethiopie et au Nigeria.

À l’issue de cette deuxième vague d’investissement, le groupe OCP qui produit actuellement 12 millions de tonnes d’engrais, table sur une production de plus de 26 millions de tonnes d’engrais. Et, c’est jouable avec l’injection de toutes ces capacités prévues dans le cadre de ce nouveau plan. C’est dire qu’aujourd’hui, le déploiement de la stratégie de l’OCP repose sur la réalisation d’un programme d’investissement industriel visant à doubler les capacités d’extraction et de production des phosphates et à tripler la capacité de transformation chimique (acide phosphorique et engrais), et ce, dans l’objectif d’anticiper l’arrivée sur le marché de nouvelles capacités de production par le biais des concurrents et de capter la croissance. 

 
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