Portrait

Othman Lamdouar, fondateur de la startup Kaiotech : le pari du solaire

Après des années d’expériences professionnelles dans plusieurs entreprises, notamment dans le secteur industriel, Othman Lamdouar a décidé à l’été 2018 de tout arrêter pour créer sa propre entreprise, baptisée Kaiotech, en vue de vivre son rêve d’entrepreneur. Cette startup a fait le pari des énergies renouvelables et s’apprête aujourd’hui à lancer sa première innovation sur le marché.

C ’est un rêve qui est devenu réalité. Devenir entrepreneur, et notamment dans le domaine des énergies renouvelables, a toujours été pour lui un objectif, presque même une obsession. Aujourd’hui, Othman Lamdouar vit son rêve à pleine dent. Kaiotech, la startup qu’il a fondée, est en train de développer un produit innovant qui sera bientôt déployé dans le marché.

La startup a en effet mis au point un chauffe-eau solaire. « La priorité en 2019 est de commencer la production et la vente du produit. Il y a déjà plusieurs demandes pour ce nouveau chauffe-eau, et il faut donc rapidement mettre en place la production pour répondre aux sollicitations », précise Othman Lamdouar, ajoutant que l’objectif de Kaiotech est d’introduire en masse un chauffe-eau solaire innovant, efficace et économique au Maroc, pour en faire la solution standard de chauffe-eau choisi par les foyers. «L’enjeu est bien sûr économique, mais aussi social, avec une alternative crédible au chauffe-eau utilisant du gaz, souvent dangereux et ayant un coût de fonctionnement important pour l’Etat», poursuit-il.

Kaiotech nourrit d’ores et déjà des ambitions non seulement sur le marché marocain, mais aussi en Afrique subsaharienne où son produit devrait rencontrer un succès sans équivoque. Car, une telle solution représente une alternative pour des millions de foyers souvent privés d’électricité.

Ambitions et perspectives

« La stratégie est de se développer au Maroc dans un premier temps avec une production locale, et ensuite se tourner vers d’autres pays, notamment la Tunisie et l’Afrique du Sud où des partenaires sont identifiés», confie le jeune entrepreneur. «Le chauffe-eau solaire n’est que le premier projet d’une liste d’idées que j’ai l’ambition de développer, toujours dans le domaine des énergies renouvelables. Mais dans l’immédiat, je vais me concentrer sur la production et la commercialisation au Maroc de ce chauffe-eau solaire innovant », assure-t-il d’ailleurs.

Toutefois, Kaiotech rencontre des défis. Et l’un d’entre eux est d’arriver non seulement à introduire cette nouvelle technologie sur le marché, mais aussi de réussir à l’introduire dans les habitudes des foyers marocains. Ce qui met encore plus sous pression le jeune entrepreneur, car il sait que la suite dépendra des premiers pas. «Il est nécessaire de faire ses preuves avec la réussite des premières installations», concède Othman Lamdouar.

Mais comment est née cette aventure qui occupe désormais tout le temps du jeune entrepreneur ? « Je suis depuis longtemps intéressé par l’énergie solaire, en particulier au Maroc où le potentiel est énorme. J’ai par exemple construit au lycée un four solaire parabolique pour la cuisson de pain. Pendant mes études, je me suis aussi intéressé au fonctionnement des chauffe-eaux solaires et après des discussions régulières et passionnées avec mon père sur le sujet, l’idée est venue de développer un chauffe-eau solaire innovant et économique pour le Maroc. Cette idée est restée au stade de projet pendant un long moment, jusqu’à l’été 2018 où j’ai pris le temps de bien l’étudier pour y voir un grand potentiel tant en terme économique qu’en terme d’impact social et écologique », répond-il. 

De Rabat à Paris

Une détermination et une persévérance qui ont fini par payer, puisque Kaiotech a remporté plusieurs prix avec son innovation. La dernière en date est le troisième prix du Challenge startupper 2019, un événement d’envergure organisé chaque année par Total. Il s’agit d’un événement organisé simultanément par le groupe français dans 55 pays dont le Maroc et qui vise à réaffirmer la volonté de Total de soutenir le développement socio-économique des pays dans lesquels il est implanté.

Natif de Rabat, la capitale du Royaume, Othman Lamdouar est issu d’une famille de trois enfants. Il a en effet une sœur et un frère. Il a effectué le collège et lycée au Lycée Descartes à Rabat. Il a ainsi décroché son baccalauréat obtenu en juin 2010. «Passionné de mathématiques et physique, je me suis naturellement orienté vers des classes préparatoires MPSI/MP au Lycée Louis le Grand à Paris de septembre 2010 à juin 2013. A l’issue du concours, j’ai intégré la promotion X2013 de l’Ecole polytechnique où je me suis beaucoup intéressé aux mathématiques appliquées, à la mécanique et à l’énergie en général. Mon parcours a été conclu par une année d’application à l’école des Mines Paristech en option Sols et Sous-sols – étude des ressources du sol – de septembre 2016 à Juin 2017», précise le jeune entrepreneur r’bati au sujet de son parcours universitaire.

« J’ai eu des expériences professionnelles dans plusieurs industries dans le cadre de stages ou de missions d’ingénierie après mes études. Entre autres, j’ai travaillé sur l’optimisation d’exploitations minières, l’étude technique pour l’ancrage de plateformes pétrolières et le design d’une unité d’électrolyse pour la production de cathodes en cuivre. A l’été 2018, j’ai décidé de me lancer dans cette aventure entrepreneuriale dans l’objectif d’avoir un impact direct et fort sur la société dans laquelle je vis », enchaîne-t-il. 

 
Article précédent

Il fait l'actu : Mohcine Jazouli, ministre délégué de la Coopération africaine

Article suivant

Assises de la startup: franc succès pour la première édition