Blog de Jamal Berraoui

Où est BHL ? par ( Jamal Berraoui )

Le richissime philosophe français Bernard Henri Lévy avait pris la tête d’une croisade pour armer les rebelles libyens et les aider à abattre Kadhafi. Paris, Doha et Londres, l’ont utilisé comme une sorte de mascotte. Il avait trouvé un mec présentable nommé Jibril, soi-disant dirigeant de la révolution à qui il a offert tous les plateaux de télévision disponible. La démocratie était en marche et il fallait l’aider.

Son Jibril a quitté la Libye il y a longtemps parce que les électeurs n’en ont pas voulu, que sa tribu n’est pas puissante, qu’il ne représentait que lui-même. Au lieu de la démocratie annoncée, la Libye vit dans l’anarchie. Les groupes armés font la loi. Ils ont séquestré le Premier ministre, empêchent la constituante de travailler, vivent de vols et de kidnapping. Depuis quelques jours, une faction occupe le port pétrolier, annonce la création d’une société à Chypre pour exporter « son » pétrole. Le Premier ministre reconnaît qu’il n’y a ni armée, ni police et demande à la population de libérer Tobrouk et sa région. Ce qui était une révolution pacifique s’est transformé en catastrophe à cause de l’intervention étrangère. C’est à peu près le même scénario qu’en Syrie, sauf que les soutiens au régime criminel d’Assad sont plus consistants.

BHL, lui, a écrit un livre sur sa croisade en Libye, a empoché les droits d’auteur puis est passé à autre chose, à la peinture plus précisément. Il ne dit plus un seul mot sur la Libye. Son ennemi c’était le colonel fou, celui-ci abattu, dans les conditions que l’on sait, la croisade était terminée.

BHL a ce genre d’indignation passagère. Il utilise son argent et ses réseaux, s’assure une médiatisation extrême. Cela dure quelques semaines, le temps de publier un livre et il s’éclipse. La seule cause qu’il défend en permanence c’est celle d’Israël. C’est son seul et unique vrai combat.

Les journalistes qui lui ont servi la soupe pendant ce que l’on pourrait appeler la campagne de Libye, ont le devoir de l’interpeller sur les résultats de cette guerre. Il avait servi de couverture morale à Sarkozy, il devrait en assumer les conséquences. Trop complaisants, ils ne le font pas. Ils attendront que BHL choisisse le sujet, le moment et les questions pour l’inviter. Je vous parie que personne ne lui parlera plus jamais de Libye. Les chiens de garde y veilleront.

 
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