Economie

Pas de bonbonnes de gaz durant le Ramadan ?

Les distributeurs montent au créneau . La stagnation de leur marge met en péril 70% des entreprises du secteur.

Les distributeurs de bonbonnes de gaz haussent le ton. Ils menacent d’arrêter leur distribution durant le mois sacré de Ramadan. Leur objectif est de provoquer une réelle crise sociale pour mettre de la pression sur le gouvernement. «Les pouvoirs publics qui se sont engagés il y a un an déjà à revoir à la hausse les marges des distributeurs n’ont pas tenu leurs promesses. À cet effet, nous avons décidé lors de notre réunion du samedi 29 juin 2013 à Fès, d’arrêter la distribution afin de faire aboutir les négociations qui ont duré plus de huit ans», explique Mohamed Benjelloun, président de l’Association Nationale des Distributeurs de Bonbonnes de Gaz. Pour rappel, les revendications des opérateurs remontent à l’année 2005. A cette époque, les représentants du secteur ont déposé leur cahier de doléances auprès du gouvernement de Driss Jettou. Depuis, la réforme du secteur a été retardée à plusieurs reprises et pour différentes raisons: crise financière, tension sociale… L’année dernière, les membres de l’association ont tenu à nouveau des réunions avec le ministère des Affaires générales et de la gouvernance et le ministère des Energies. Encore une fois, aucune décision n’a été prise.

Résultat des courses: les opérateurs ont perdu patience. «Si nous ne prenons pas notre destin en main, 70% des 600 entreprises qui constituent le secteur vont baisser le  rideau dans les mois à venir», confirme-t-il. Et pour cause, la marge de bénéfice qui s’établit à 15,6% du prix d’achat a rétréci depuis 1998. En parallèle, le Smig, les charges sociales, le carburant, les véhicules et leur coût d’entretien ont augmenté et par ricochet, impacté notre bénéfice net. Aujourd’hui, les opérateurs estiment que la marge qu’ils dégagent est quasi nulle, et que le gouvernement doit absolument l’augmenter de 10 à 15 points. «Car dans le contexte actuel, 30%, c’est la marge minimale qui permettra au secteur de tenir le coup», conclut Benjelloun. 

 
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