Modèle économique

Paul Polman distribue les bons points au Maroc

Le dîner annuel du géant anglo-néerlandais de la grande consommation, organisé au Maroc, a été l’occasion pour l’emblématique patron d’Unilever Paul Polman, de défendre un autre type de « business model », mais aussi de louer les avancées économiques du Maroc.  

C’est le Maroc que la multinationale britannico-néelandaise Unilever a choisi pour y organiser son dîner annuel, un événement qu’elle tient chaque année dans un pays afin de réunir les meilleurs partenaires de la région. Et comme pareille occasion, l’intervention d’un des plus grands patrons de la planète, Paul Polman, PDG d’Unilever, était très attendu. Ce lundi 20 novembre 2017, cette figure emblématique de l’industrie mondiale, qui était accompagnée de plusieurs membres du directoire du géant anglo-néerlandais de la grande consommation, n’a pas failli à sa réputation d’homme d’affaires exceptionnel. Il faut dire que depuis qu’il a lancé, en 2010, son nouveau « business model » fondé sur la responsabilité sociale de l’entreprise, ce grand patron qui pilote Unilever depuis 2009, ne cesse de gagner en conviction. Normal que devant l’assistance, ses propos avaient des accents presque révolutionnaires. 

À l’en croire, il n’y aura pas de prospérité sans responsabilité sociale. Il faut dire que la vision de Paul Polman est très étendue : son plan engage non seulement les propres opérations d’Unilever mais aussi celles de ses fournisseurs, ses distributeurs et ses consommateurs. « Il est temps que les entreprises relèvent le défi. On ne peut plus être spectateurs. (…) Certaines attitudes peuvent détruire la réputation d’une entreprise. D’où la nécessité de porter d’autres valeurs », estime-t-il. En effet, aujourd’hui, le géant anglo-néerlandais de la grande consommation,  se préoccupe de pauvreté, d’éducation des femmes, de l’entreprenariat des jeunes, de qualité alimentaire, d’environnement…  Très engagé pour la défense de l’environnement, Paul Polman  fait partie des 640 patrons à avoir signé une pétition mettant en garde Donald Trump contre un revirement sur l’accord sur le climat adopté lors de la Cop 21. Sur cette grande question d’actualité, le PDG d’Unilever a livré son regard sur l’enjeu que représente le développement durable et appelé les entreprises à montrer l’exemple en matière d’environnement. Il s’est également prononcé pour le développement des solutions à faible teneur en carbone qui garantissent une meilleure qualité de vie. « Nous pensons que la croissance de notre entreprise ne doit pas se faire au détriment des personnes et de la planète. C’est pourquoi nous avons changé notre façon de faire des affaires et pourquoi nous souhaitons faire évoluer la manière de « faire du business ». Notre modèle économique génère une croissance constante, rentable, compétitive et responsable», a-t-il indiqué.  Logique donc que Paul Polman, considéré aujourd’hui comme un transformateur, ait inscrit le business model du fabricant des produits Dove ou d’Omo dans une démarche de développement durable qui fait aujourd’hui référence, tout en visant un doublement de sa taille. Depuis, Unilever a une vision ambitieuse consistant à totalement dissocier l’empreinte environnementale globale et l’augmentation de son impact social positif à travers le Plan Unilever pour un mode de vie durable. Une approche qui a amené Paul Polman à louer l’engagement du Maroc  en matière de développement durable. « Le Maroc est aujourd’hui un des leaders mondiaux des énergies renouvelables », souligne-t-il. A ses yeux, le Royaume abrite actuellement le plus grand complexe du monde en matière d’énergie solaire concentrée. Avec la réalisation des projets Noor, le Maroc a montré son engagement pour la protection de l’environnement. Et d’ajouter que Noor I, premier volet de la plus grande centrale solaire thermodynamique, sert et témoigne de la détermination du Maroc à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Pour le PDG d’Unilever, « le Maroc s’est transformé durant ces quinze dernières années, devenant du coup un modèle dans la région grâce à la vision de son souverain ». Un discours qui a emporté une ovation debout.

 
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