« Mots de têtes », la Chronique des lecteurs

Pegasus, médiatus, propagus

La question que l’on pourrait légitimement nous poser en tant que citoyens marocains, c’est celle de savoir qui se cacherait réellement derrière cette piteuse affaire de Pegasus belli.

Car au vu de l’assaut médiatique qui s’est déclenché cette dernière semaine contre le Maroc, on se demanderait logiquement pourquoi autant de bric-à-brac autour d’un seul pays sur une affaire d’espionnage qui ne fait l’unanimité qu’en France métropolitaine et en Algérie. Pourquoi cibler uniquement le Maroc sans pour autant s’attarder sur les autres pays mentionnés dans le fameux rapport d’Amnesty internationale et Forbiden stories?
Et pourquoi mettre autant de tocards médiatiques sur une même course pour une diffamation à large échelle ?

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Sachant pertinemment que la notion d’espionnage est tout d’abord une histoire attachée aux agences du renseignement Européennes, Américaines et Russes. D’ailleurs qui d’entre nous, n’a pas déjà entendu parler de la CIA, du KGB, de la DGSE ou du MI6. Ces agences du renseignement pour qui, l’espionnage et le contre espionnage ne sont plus une simple culture assisse sur des calculs approximatifs mais bien un vrai culte issu de sciences exactes.
Or que signifierait l’espionnage sans secret d’actions et de procédures?

Et comment pourrait on donc reprocher au service du renseignement Marocain d’avoir transgresser les vies privées et les données personnelles de certaines personnalités en France ou ailleurs, et accepter en face, que des agences européennes similaires, puissent procéder à des filatures, des écoutes téléphoniques, des enregistrements avec des moyens beaucoup plus sophistiqués ? Peut être devrions nous obliger ces agents de la filature, par exemple, à adresser une demande préalable à la personne cible pour pouvoir la filer par la suite, avec son autorisation bien sûr.
C’est risible, mais c’est français…

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Et cela paraît en fin de compte tellement paradoxal, qu’on est carrément face au principe du deux poids deux mesures.
Car si nous voulions appliquer une certaine équité, toutes les agence de renseignement du monde devraient être poursuivies en justice pour atteinte à la vie privée et collectes de données personnelles. Or en l’absence d’espionnage de la DGSE, comment fait la France pour connaître la couleur des sous vêtements du président de la république africaine X à l’heure et la minute Y? Peut être fait-elle appel aux services particuliers de Maître Diba, grand Marabout établi à Paris!!!

Malheureusement donc, ces macros de la médiathèque française s’acharnent aujourd’hui contre nos services de sécurité internes et externes en les accusant de tous les maux de la planète. Messieurs Hammouchi et El Mansouri sont systématiquement cités sur tous les plateaux audiovisuels. S.M. Le Roi n’est pas épargné aussi. A ce rythme de la bêtise médiatique, ces névrosés de la désinformation finiront par nous endosser peut être aussi, l’espionnage de Joe Biden et de Vladimir Poutine. C’est comme si la France n’avait pas assez de rats à chasser au seuil de sa porte. Et cela prouve à quel point en France, le ridicule ne tue plus, bien au contraire, il fait bien vivre.

Or cette tendance audiovisuelle anti monarchique et donc, anti marocaine, ne date pas de ce jour. Les médias français n’ont jamais digéré le modèle marocain ni d’ailleurs sa culture. Ils ont toujours eu l’impression de détenir la science universelle exacte, tandis qu’en face, les marocains devaient se croiser les bras et tendre leurs oreilles pour recevoir les quelques rayons de leur illumination extra terrestre. Feu Hassan II avait parfaitement compris cette véhémence médiatique métropolitaine, qu’il traitait avec rigueur et dextérité. Face à lui, les journalistes français s’en tenaient à un strict respect du Monarque tout en veillant à ne jamais froisser ses prises de positions… D’ailleurs ses interviews cultes faisaient la une des plus grosses chaînes télévisées Françaises. Ça, c’était au temps où certains principes professionnels de l’audiovisuel l’emportaient sur le commerce pécuniaire.

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Aujourd’hui, les French journalists, les reporters sans carrières et les correspondants d’hostility internationale semblent travailler à la carte, au prix mais aussi à l’ordre. Car comment pourrions nous, sinon, expliquer cette houle journalistique avec un seul mot d’ordre : Pegasus versus Maroc.
D’un autre côté, et selon le rapport précité, les cibles de cette procédure d’espionnage sont, elles aussi, tant diverses que confuses. Car tantôt c’est le Président de la république française qui est visé par ces braquages d’ouïe, tantôt ce sont de très hauts responsables algériens et tantôt c’est S.M. Le Roi du Maroc lui même. Cela prouve à plus d’un titre que le cafouillage médiatique est quasiment omniprésent. Sinon, comment peut on considérer S.M. Le Roi comme commanditaire de ces faits d’espionnage et affirmer en même temps qu’il fait l’objet lui même d’écoutes secrètes par le biais du même logiciel!!!

Une autre question nous interpelle aussi : qui peut nous expliquer pourquoi le Maroc utiliserait ce logiciel afin d’espionner ces personnalités ? Et si le Maroc fait de l’espionnage, qui profite aussi de ses services ?
La France n’en a t-elle pas bénéficié pour éviter des bains de sang sur son propre sol ????
Bien pire encore, car pour étayer ces rabâchages médiatiques, les maniacs de l’information ont fait appel à des opposants marocains qu’ils présentent systématiquement comme des victimes de la farce politique marocaine et du diktat de sa monarchie.

Mais alors on serait nous aussi tentés de nous demander : sur quelle base a t-on accordé l’asile politique à ces opposants? qui les finance ? Qui leur assure nourriture et logement? Comment peuvent-ils accéder aussi facilement aux plateaux radiotélévisés français? Qui veut leur donner autant d’intérêt? Qui les encourage dans le sens de cette animosité envers leur propre pays? Ce ne sont certainement pas les services Mr Propre de la DGSE Française qui doivent s’en mêler… Ça doit probablement être une mission qui entre dans le cadre du bénévolat de l’abbé Pierre ou encore celui de la fameuse association : les restos du cœur…

Bien heureusement nous sommes peut-être parfois naïfs mais nous ne sommes certainement pas dupes ou crédules. Tout le monde sait aujourd’hui que l’Etat Français entretient ces opposants en leur offrant le statut de réfugiés, afin de les utiliser à mauvais escient pour faire pression, dès qu’il s’agira de négociations politiques ou économiques avec leur pays d’origine. Nous savons aussi que les services du renseignement Français ne font peut être pas, de l’écoute téléphonique leur principal hobby, ils préfèrent la sous-traiter. Mais leur mission essentielle consiste plutôt à créer des litiges entre États ou entre gouvernements et opposants. Autrement dit, ils préfèrent travailler sur du gros, sur du lourd…

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Maintenant posons nous la question suivante de manière franche et directe : que cherche la France à travers ce triple saut périlleux médiatique ? Je pense sérieusement que les bureaux d’études stratégiques français, plus discrets que leurs homologues allemands, sont soucieux de la ligne politique marocaine actuelle, tant au niveau régional qu’au niveau continental ou international. Le retour en héros du Royaume au sein de l’Union Africaine, le rapprochement Maroc-USA-ISRAEL, l’agressivité économique et financière marocaine en Afrique, le traitement de sa crise pandémique, sa puissance diplomatique, l’apaisement populaire, l’union autour de la monarchie, l’autonomie alimentaire et hydrique… tout ces ingrédients risqueraient de permettre à cette ancienne colonie marocaine de passer au dessus du taux de développement toléré (TDT) par les Européens.

Car au delà, cela aurait inéluctablement pour effet de fausser tous les calculs géostratégiques de ce vieux continent en Afrique du Nord voire même en Afrique tout court. Cette supercherie semble donc profiter très probablement aux trois renards de l’Europe FRANCE-ALLEMAGNE-ESPAGNE qui ont certainement mandaté officieusement l’Algérie pour piloter financièrement cette mascarade médiatique. Beaucoup d’éléments corroborent d’ailleurs cette thèse dont notamment l’acharnement ciblé contre le Maroc à un moment précis où les États Unis reconnaissent la marocanité du Sahara, où le Maroc a réussi à sécuriser toutes ses frontières sud et sud-est et où le Maroc décide de faire de l’indépendance Kabyle son nouveau cheval de bataille.

C’est peut être la raison pour laquelle parallèlement, le Royaume attaque en justice tous ces mafieux de l’information en espérant ainsi faire la lumière voire même les projecteurs sur cette affaire. Et si l’Algérie devait être démasquée, ce serait le plus gros jackpot de l’histoire de l’espionnage universel, qui sera ajouté à la liste des trophées cumulés par la DST et la DGED marocaines.

الله الوطن الملك

Par Mohamed Lazrak


 
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