Economie

Plan de relance : Mohamed Benchaâboun détaille les chantiers prioritaires

Le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, a présenté le 14 octobre, dans les moindres détails, le plan de relance économique post-Covid-19 du Maroc en marge des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

Dans sa présentation, le ministre a notamment mis en exergue les priorités du plan de relance économique au Maroc et aussi le rôle que jouera le Fonds Mohammed VI pour l’investissement. « La pandémie de Covid-19 a mis en évidence un certain nombre de fragilités au Maroc et a obligé les pouvoirs publics à revoir les priorités du moment. Le gouvernement a concentré ses efforts sur trois axes énoncés récemment par SM le Roi Mohammed VI dans un discours à l’ouverture du Parlement », a précisé le ministre. Pour Benchaâboun, il y a trois priorités. La première revêt un caractère social, a-t-il indiqué, faisant remarquer la nécessité de renforcer les filets sociaux à une vitesse suffisamment forte pour que l’ensemble des Marocains puissent disposer d’une assurance maladie, d’un régime de retraite et d’une allocation familiale en fonction du nombre d’enfants et de la taille de chaque famille.

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« Ce programme va démarrer au 1er janvier de l’année prochaine et le Maroc en a fait une priorité absolue. Il constitue un challenge extraordinaire du fait qu’il faudra intégrer 22 millions de Marocains à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) en deux ans », a-t-il souligné. La deuxième priorité concerne la relance économique qui s’impose du fait des perturbations qui ont touché un certain nombre de secteurs, notamment ceux en lien avec l’environnement extérieur, comme le tourisme. « Nous avons essayé de faire en sorte qu’un plan de relance économique soit érigé en priorité et qu’il soit original dans la manière avec laquelle il doit être conduit. Une enveloppe globale de 11% du PIB a été mobilisée pour relancer l’économie », a révélé Mohamed Benchaâboun. « Ces 11% se répartissent de la manière suivante: 7% qui seront dédiés à tout ce qui concerne les garanties accordées par l’Etat à l’économie. Et 4% du PIB qui sont consacrés à un fonds d’investissement stratégique, à savoir le Fonds Mohammed VI d’investissement », a-t-il détaillé, ajoutant que le tiers du Fonds sera couvert par des dotations budgétaires, et deux tiers à travers les bailleurs de fonds et les partenaires du Royaume.

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« Ce fonds interviendra de façon rapide pour injecter dans l’économie les fonds nécessaires qui servent à relancer l’investissement et interviendra par tous les mécanismes classiques de financement, y compris le capital-investissement, outre un volet d’investissement dans les infrastructures à travers les partenariats public-privés », a-t-il poursuivi. Et la troisième priorité du Maroc porte sur la réforme du secteur public, a indiqué Mohamed Benchaâboun, expliquant qu’il s’agit de restructurer tout ce qui tourne autour des établissements publics, et de créer une agence nationale des participations stratégiques de l’Etat. « Tout cela se fera en gardant un œil vigilant sur l’équilibre macroéconomique, que ce soit en matière de déficit ou d’endettement. Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement n’interviendra pas de manière directe dans les secteurs de l’économie, mais plutôt à travers un certain nombre d’intermédiaires classiques, comme les banques », a précisé le ministre.

« L’idée n’est pas d’entrer dans le capital des entreprises ou de les étatiser, bien au contraire, il s’agit de redynamiser l’entreprise, lui donner des moyens de renforcer son bilan pour qu’elle puisse justement accéder au financement nécessaire pour continuer à investir et créer des emplois et que la dynamique économique de notre pays ne s’arrête pas », a-t-il aussi fait remarquer. Soulignons que cette conférence a été animée par le directeur du département Afrique du nord, Moyen Orient et Asie centrale du FMI, Jihad Azour, qui a rappelé que face à l’actuelle crise sans précédent, le Maroc a réagi de manière exemplaire, rapide et déterminée à travers notamment des initiatives d’envergure pour soutenir les entreprises et les ménages. Pour rappel, les Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale se poursuivent jusqu’au 18 octobre 2020.

 
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