Politique

Politique : Le chemin de la confiance

Les invectives au Parlement décrédibilisent la classe politique et nous éloignent encore plus de la nécessaire confiance.

Traiter un membre du gouvernement de courtier à l’intérieur de l’enceinte du Parlement est un comportement indigne. Le drame c’est que le public ne retient que ses écarts de langage en l’absence de véritables clivages sur le fond ou de débats programmatiques.

Cette situation fait courir un véritable risque à la construction démocratique. En effet, si cette situation perdure, on ne voit pas comment on pourrait mobiliser les électeurs à nouveau et éviter le poujadisme que l’on sent fleurir à travers les réseaux sociaux.

Comment est-ce qu’on peut sortir de l’ornière ? Par la politique, la noble pas la politicienne. Cela implique que les partis retrouvent un fonctionnement normal qui commence par donner du sens à leur action.

A part le RNI, aucun parti n’a fait récemment un travail de réflexion sur sa vision des problématiques du pays et ses propositions de solutions. C’est tellement vrai que quand on a un ministre qui prend un département, il change d’orientation alors que celui qu’il a remplacé est issu du même parti. Cela signifie que les structures partisanes n’ont aucune vision affinée des politiques publiques qu’elles comptent mener, si elles arrivent aux affaires.

Il y a une fenêtre de tir extraordinaire ; le chef de l’Etat a invité tout le monde à réfléchir sur un nouveau modèle de développement, il y a maintenant un an. Le CESE, avec son nouveau président, va sûrement s’y atteler. Cette institution a déjà fait un formidable travail concernant le Sahara.

Mais le rôle des partis c’est de s’exprimer sur ce modèle à venir dans leurs divergences. Il ne faut pas avoir peur de celles-ci, elles sont le fondement de la démocratie qui est un mode de gestion des divergences et non pas la recherche absolue des consensus, au-delà du nécessaire au bon fonctionnement des affaires de l’Etat.

Si les partis s’attellent à cette réflexion, communiquent avec les populations, les corps intermédiaires, s’enrichissent des expériences d’autres pays, tout redeviendra possible, y compris le meilleur, c’est-à-dire l’adhésion populaire.

Sinon, il est fort à parier que l’on se retrouvera avec un taux d’abstention record et des tentations d’expression en dehors des instances représentatives. Le vrai patriotisme c’est d’éviter ce cas de figure à tout prix.

 
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