L'édito

Prémices

En cette fin d’année, les mauvais chiffres s’accumulent. Après celui de l’approfondissement du déficit de la balance commerciale, l’on apprend que les virements de MRE ont baissé de 4 %. Il y a sans doute, l’effet de la crise qui frappe les pays d’accueil et qui touche de manière drastique le pouvoir d’achat. Or, cette crise est structurelle et elle est appelée à se prolonger dans le temps. Tout aussi structurel est le changement des attitudes générationnelles au sein de l’émigration. Les liens matériels, financiers avec le pays d’origine se distendent au fil du temps. Jusqu’ici, le flux migratoire atténuait la tendance. Or, le nombre de migrants se stabilise sous l’effet de la crise qui diminue l’attractivité et des politiques répressives européennes. Il faut en tenir compte.

Les scandales des fraudes concernant l’immobilier, dont sont victimes des étrangers ont atteint l’insoutenable. La BNPJ a relevé des dizaines de dossiers mettant en cause des avocats, des notaires et des mafias, avec des connexions à l’étranger. Le système consiste à inventer des héritiers qui cèdent à vil prix la propriété à un national. Les règles au niveau de l’Enregistrement et de la Conservation foncière doivent être révisées, surtout pour les étrangers, dont les ayants droits ne sont pas résidents. Il y va de l’attractivité du Maroc pour les investisseurs étrangers. Si même la propriété immobilière n’est pas sécurisée, cela risque d’en décourager plus d’un. C’est un dossier urgent pour la Conservation foncière, qui a l’obligation de restaurer la confiance, puisque c’est la raison même de son existence.

Plusieurs organisations professionnelles préparent d’arrache-pied les Assises de la fiscalité, prévues à la mi-février, en vue d’obtenir une fiscalité plus favorable. Le gouvernement s’attache plus aux niches de la dépense fiscale et affiche son désir d’éliminer toutes les exonérations sans utilité économique. Il faut souhaiter que d’ici la tenue des Assises, les visions se rapprochent. S’il faut, bien évidemment, donner à l’Etat les moyens de son action, sans gripper la machine économique, la fiscalité a d’autres objectifs. En particulier, elle doit être équitable, efficace et porteuse de signaux de solidarité sociale et régionale. Cela dépasse de loin les contingences actuelles.

 
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