Entreprises & Marchés

Priorité au concret

Education financière. Plusieurs expériences pilotes lancées dès ce mois, dans les écoles primaires de Rabat. La fondation réfléchit à instaurer des licences et des masters en Education financière dans les universités du Royaume.
par Roland Amoussou

La Fondation marocaine pour l’Education financière met les bouchées doubles. La structure, placée sous l’égide de Bank Al Maghrib, est en effet, en train de finaliser, en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, un référentiel d’apprentissage qui servira de base à l’enseignement, à l’école, de modules liés à l’éducation financière. Son objectif, à court terme, est de rendre l’Education financière obligatoire à l’école. «Nous sommes en train de finaliser ce référentiel qui va permettre de dire comment enseigner cette discipline», explique une source au sein de la fondation. Plusieurs expériences pilotes sont d’ores et déjà prévues pour 2015. Ces expériences vont démarrer dans les écoles primaires de Rabat et s’étaleront sur toute l’année. Ensuite, elles seront, à partir de 2016, généralisées aux autres régions du Royaume. Au niveau universitaire, un partenariat initié avec le ministère de l’Enseignement Supérieur, a permis de lancer, depuis le mois d’octobre, un cycle de conférences, en guise d’expérience pilote, dans cinq universités dans les villes de Rabat, de Casablanca, de Tanger, de Kénitra et de Mohammedia. Cette expérience sera également élargie à l’ensemble des universités du Royaume dès 2016.

Inclusion financière

L’objectif de ces conférences, est d’attirer l’attention des étudiants(toutes disciplines confondues) sur des thématiques liées à l’Education financière. « L’effort de sensibilisation n’est pas suffisant. Pour construire un comportement, il faut aller au-delà des choses », soutient un responsable de Bank Al Maghrib. Et c’est d’ailleurs pour cela, que la fondation vient de lancer une réflexion sur la pertinence d’initier des licences et des masters (qui ne seront pas uniquement dédiés à l’Education financière) orientés sur l’entrepreneuriat et la gestion financière des entreprises. « Une telle action vise à aider les futurs jeunes entrepreneurs à mieux maîtriser la gestion financière de leurs entreprises. Cela nous paraît important au niveau de l’université », fait remarquer un membre de la fondation. Un autre volet concerne aussi le milieu rural, comme décliné dans la stratégie nationale présentée par la fondation il y a quelques mois. Là, il s’agit pour l’institution de greffer ses programmes sur des projets socio-économiques existants. «A ce niveau, pour être plus efficaces, nous nous sommes notamment associés avec des organismes comme l’Agence du développement social, le centre Mohammed VI pour la micro-finance etc», indique une source. Mais, à ce niveau, l’approche adoptée est bien évidemment différente. La Fondation marocaine pour l’Education financière entend mener, au profit des ménages, une sensibilisation à grande échelle, à travers les médias (Radio et télévision principalement) et les réseaux sociaux aussi. Ainsi, dès ce mois de janvier, un programme radio sera lancé. L’autre cible de la fondation est la TPME. A ce niveau, la Fondation marocaine pour l’Education financière mène également une réflexion sur l’introduction des modules liés à l’Education financière dans les filières enseignées au sein des centres de formation professionnelle. Une expérience pilote a été, par exemple, initiée dans le domaine de l’artisanat et sera généralisée au plus grand nombre (pas moins de quatre millions d’artisans) à partir de 2016. «Aujourd’hui, nous disposons d’une valise pédagogique et d’outils pour l’intégration de ces modules», estime un responsable de la fondation. Soulignons que le programme «Journées de la finance», initié par la fondation a déjà touché pas moins de 170000 personnes, dont 20% en milieu rural.

 
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