Projet de Loi de finances

Projet de loi de finances 2021 : le gouvernement annonce une austérité budgétaire exceptionnelle

La crise sanitaire actuelle a bien révélé les fragilités de l’économie nationale. Le processus de préparation du PLF 2021 vient d’être lancé par le chef de gouvernement.

Pendant la période de confinement sanitaire, 70% des ménages auraient bénéficié d’une aide, soit une enveloppe budgétaire globale de 22,4 milliards de dirhams. S’ajoute un appui financier, en particulier aux TPE et aux PME, évalué à une garantie de 17,5 milliards de dirhams, au profit de 48 000 entreprises. Sur la base des orientations stratégiques contenues dans le dernier Discours du Trône, le chef de gouvernement a décliné trois principaux axes. Ainsi, l’axe relatif à la relance économique, avec une enveloppe globale estimée à 120 milliards de dirhams, en vue d’appuyer les entreprises en difficulté, avec pour objectifs prioritaires le maintien de l’emploi et la régularisation des salariés à la CNSS. Un Fonds d’investissement stratégique a été créé dans cette optique, avec des objectifs prioritaires clairement définis et la promesse d’un mode transparent de gouvernance. L’évaluation des projets d’investissement, à travers la qualité des résultats atteints, devrait être systématisée. La Caisse Centrale de garantie devra être transformée en « Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise ». Enfin, le programme « Intelaka » devra être réactivé.

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Le deuxième axe stratégique est afférent à la généralisation de la couverture sociale, avec une application progressive pendant les cinq prochaines années, au cours desquelles seront entreprises des réformes préalables avec des mesures d’accompagnement, notamment le renforcement des infrastructures sanitaires et la mise en place, sur le plan fiscal, d’une « Contribution professionnelle unifiée ». Dans les domaines de la santé et de l’éducation, le gouvernement adopte une approche éclectique, s’inscrivant en fait dans la continuité.
Le troisième axe a trait à l’exemplarité que doit donner l’État dans la rationalisation des dépenses publiques. Certains établissements ou entreprises publics seront simplement rayés de la carte ou regroupés en pôles. C’est aussi le cas des comptes d’affectation spéciale. L’administration publique est invitée à accélérer la simplification des procédures et la digitalisation. Ce qui doit permettre de renforcer la transparence et d’améliorer la qualité de service.
Dans la lettre du chef du gouvernement, une toute petite ligne est consacrée à la « lutte contre la corruption et au développement de l’intégrité ». Quant aux prévisions économiques, ladite lettre se contente de faire référence au prix du gaz butane (350 dollars) et à la production céréalière (70 millions de quintaux). Ce qui permet d’estimer le taux de croissance économique, en 2021, à + 5,4%, après un taux négatif de – 5% en 2020.

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Sur cette base, le chef du gouvernement, préconise une gestion austère et rationnelle des dépenses publiques dans l’ensemble des secteurs de l’Etat. Aucune référence quant au chantier des réformes fiscales découlant des dernières assises fiscales tenues en 2019. Pourtant, une marge de manœuvre budgétaire potentielle et réelle existe bien à ce niveau.

 
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