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PwC prévoit une hausse de 35% pour le Maroc

Dans les années à venir, la production automobile mondiale devrait atteindre 104 millions d’unités contre 86,8 millions pour 2014. Les pays comme le Maroc ont leur chance, mais il faudra penser à diversifier l’offre pour l’orienter de plus en plus vers la technologie et non le coût de production.

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ricewaterhouse est de plus en plus optimiste pour la production automobile marocaine. En effet, le cabinet d’audit, d’études et d’analyses économiques international n’en finit pas de revoir ses prévisions pour l’industrie de l’assemblage de véhicules légers pour le Royaume. Dans leur dernier Autofacts pour le premier trimestre 2014, les analystes de PwC estiment que la production marocaine devrait atteindre quelque 227.000 unités de véhicules automobiles pour l’année 2014, soit une croissance de l’ordre de 35% par rapport à l’année précédente. C’est en tout cas ce qu’estime François Jaumain, l’un des auteurs de l’étude. La croissance de la production marocaine devrait provenir essentiellement du transfert de la production de la Dacia Sandero des unités de production roumaines vers la nouvelle usine de Tanger Méditerranée. Ce faisant, les exportations automobiles marocaines devraient passer de quelque 31 milliards de dirhams en 2013 à près de 42 milliards de dirhams pour l’année 2014. En deux ans, ce sera donc quelque 17 milliards de dirhams qui devraient donc être enregistrés par les exportations de la construction automobile.

Et il faut dire que les investissements de Renault Tanger Med vont justement dans ce sens. Puisqu’une nouvelle chaine de production de 170.000 unités vient doubler la capacité nominale installée dans la zone portuaire de Tanger pour la porter à quelque 340.000 véhicules. Pour cette nouvelle unité, Renault a injecté 400 millions d’euros pour près de 4,5 milliards de dirhams que le constructeur français devra bien rentabiliser. Et cela tombe bien, puisque le marché européen profite actuellement d’une reprise de la demande sur les produits de consommation. Et selon PwC, cela contribue à conforter la place marocaine dans l’échiquier de la production automobile de la région Moyen-Orient et Afrique (ou MENA et Afrique subsaharienne). En effet, ce sont deux pays situés aux extrêmes est et sud de cette vaste zone économique qui constituent avec le Maroc le Triangle automobile. Il s’agit en l’occurrence de l’Iran et de

 l’Afrique du Sud qui occupent les deux places du podium, mais qui ont une croissance nettement moins forte que le Maroc.

Pour l’Iran, l’heure est d’ailleurs à une forte baisse de la production, alors que le pays pesait près de 60% de l’ensemble de la zone Moyen-Orient et Afrique durant l’année 2012. Mais, en 2013, les sanctions concernant le nucléaire iranien ont ramené la production aux deux tiers de leur précédent niveau. Néanmoins, devant l’avancée positive des négociations concernant cette question du nucléaire, une reprise de la production iranienne est à prévoir pour 2014.

Parallèlement, l’Afrique du Sud devrait bénéficier d’une demande locale forte et d’un potentiel de reprise à l’international qui devrait favoriser ses exportations. Ainsi, PwC Autofacts y anticipe un niveau d’assemblage de 560 000 unités pour 2014. Néanmoins, il n’y a pas à proprement parler de concurrence entre les productions automobiles iranienne, sud-africaine et marocaine. En effet, quand les exportations marocaines sont plutôt orientées vers l’Europe dans une moindre mesure, l’Afrique du Nord et de l’Ouest, les ventes iraniennes se cantonnent au Moyen-Orient, alors que le marché naturel sud africain c’est l’Afrique australe, mais aussi les Etats-Unis. En revanche, ce n’est pas pour autant que ces productions respectives n’ont pas de concurrence. Cette dernière reste mondiale et provient, par conséquent, de l’ensemble des continents notamment européen, américain et asiatique. Mais, la force de production de la zone Moyen-Orient Afrique reste le faible niveau des coûts et principalement d’une main-œuvre de plus en plus qualifiée, mais encore bon marché. De plus, ces trois pays peuvent prévaloir de l’existence d’une chaine logistique d’un niveau nettement supérieur à la moyenne, alors que c’est le principal point faible de plusieurs autres nations aux grandes ambitions automobiles. En plus, la stabilité qui prévaut au Maroc et en Afrique du Sud est sans pareil parmi les pays à niveau de vie comparable. En Iran, l’évolution vers la résolution du problème du nucléaire devrait également être un facteur d’amélioration du risque pays.

Mais quoi qu’il en soit, le Maroc devrait continuer à être un pôle de production de plus en plus prisé par les constructeurs. Le succès de Renault pourrait sans doute amener d’autres constructeurs dont les fournisseurs sont déjà installés dans les zones automobiles de Tanger Automotive City et Kenitra Automotive City. «Pour le moment, il s’agit d’une destination pour la relocalisation des unités de construction pour les modèles Entry», souligne François Jaumain. Cependant, le pays doit travailler à attirer les constructeurs sur des segments moyen et haut de gamme, puisque les coûts de production ne pourront pas demeurer ceux du low-cost. Et la récente décision du gouvernement marocain d’augmenter le Smig de quelque 10% confirme cette hypothèse de progression des coûts de production. 

 
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