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Quand le foot fait son cinéma il n’a pas besoin de festival …

Ne vous étonnez pas : le sport et le cinéma, sans être vraiment frères ou cousins n’en ont pas moins des liens de parenté.

Là où des acteurs jouent une partition projetée sur l’écran blanc des salles obscures, on trouve ailleurs sur l’herbe plus ou moins verte des champs de jeu, des footballeurs qui, de plus en plus aujourd’hui, font leur propre cinéma. Pour les premiers, il y a un film avec un scénario écrit à l’avance mais qui n’en mène pas moins le spectateur par le bout du nez jusqu’au mot « Fin » ; pour les seconds, même s’il n’y a rien d’écrit et que personne ne peut prédire l’issue du match, l’illusion de la réalité existe. Pour les deux, autant pour le « 7ème Art » (cinéma) que pour le « sport roi » (football), la caméra est essentielle et aujourd’hui, dans les stades, comme dans les salles obscures, la caméra est devenue la pièce maîtresse du jeu.

Longtemps, le sport et donc le football a vécu loin des caméras, mais progrès et essor technologique obligent, il devient difficile de « voir » un match ou toute autre rencontre sportive sans l’œil magique, intrusif et incontournable de la télévision. Même si vous êtes un inconditionnel des tribunes ou un adepte forcené de la radio, l’image vous rattrapera tôt ou tard, car vous aurez besoin de revoir une action pour mieux l’apprécier, dans tous les sens du terme. Eh oui, en ce 21ème siècle informatisé, connecté, centralisé, ubérisé et instrumentalisé (internet se cache dans ce vocable), c’est la caméra qui donne vie et réalité au sport, en un mot, c’est elle qui fait la Loi. En tennis, en athlétisme, en rugby, en natation et désormais en football, il n’y a plus de jugement à hauteur d’homme.

Le VAR (Vidéo assistance pour les référés-arbitres) a envahi le foot et, désormais, l’arbitre n’est plus qu’un comparse du jeu : sa décision, hier souveraine est soumise à l’œil implacable des caméras.

Est-ce un bien, est-ce un mal, il est encore trop tôt pour en juger. Depuis le Mondial 2018, le foot est transformé par le VAR, mais en vérité depuis que le foot est filmé sous toutes ses coutures et moutures par une douzaine de caméras, avec tous les ralentis, gros plans et arrêts sur l’action que permet la retransmission télévisée, il était inéluctable que le VAR arrive … Il va falloir vivre avec…
Victime expiatoire et collatérale de cette « explosion » d’images, c’est bien sûr à l’arbitrage bien obligé de se rendre compte qu’il a été dépassé par la machine. Score final : électronique : 1 humanité : 0

Fin de la partie ?

Il y a près d’un demi-siècle, on s’était félicité de l’arrivée de la télévision dans le football. C’est en 1966 que le Mondial, disputé en Angleterre, a été vu par le monde entier en temps réel et que les visages et gestes des vedettes de l’époque (Bekenbauer, Eusebio, Bobby Charlton, etc.) sont devenus familiers dans tous les foyers. C’était nouveau, c’était tout beau. Désormais, on allait tous pouvoir se régaler des exploits des stars du foot dans le monde entier. En 1970, Pelé, survivant des années «sans», allait en profiter et en tirer bénéfice. Le Brésilien aura eu la galanterie de dire que «Si la télévision avait existé du temps de Larbi Ben Barek jamais lui, Pelé, n’aurait été déclaré, Roi du football».

De fabuleux artistes du ballon rond n’auront laissé qu’un nom dans les encyclopédies poussiéreuses, alors que des tas de besogneux qui ne leur arrivent même pas à la cheville vont avoir leur image numérisée pour l’éternité. C’est ainsi et les footeux du 21ème siècle l’ont bien compris.

Aujourd’hui, outre leurs dribbles et leurs buts (célébrés et répétés à l’envi), il nous faut aussi supporter leurs simagrées qui n’ont rien de sportif (simulations, roulades et blessures fictives pour des coups-francs intempestifs). Parfois le plus illustre d’entre eux, Neymar par exemple, se fait attraper par la patrouille des internautes qui dissèquent sur YouTube et autres Facebook, leurs tentatives de tricherie. Cet espionnage perpétuel a du bon, car il a servi à calmer des « serial tricheurs » comme le fameux Suarez. On se cache la bouche quand on parle, au stade, face aux caméras au cas où quelqu’un lirait sur les lèvres, mais les mauvais acteurs du jeu se débarrassent difficilement de leur aptitude à vouloir tromper l’arbitre. Ça gâche le spectacle, et ça jette un peu plus des regards désapprobateurs et outrés sur ces footballeurs déjà accusés d’être trop payés, trop tatoués, coiffés à la n’importe quoi et qui changent de club comme de chemise.

Cela fait partie du cinéma du foot, un cinéma ouvert en toute saison et par tous les temps.

Or, comme malgré tout, on en redemande, alors le cinéma, pardon, le jeu continue.

Bon spectacle.

 
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