Entreprises & Marchés

Quel financement pour le service public de télévision ?

Amina Lemrini Elouahabi, présidente de la Haca et Jamal Eddine Naji, directeur général de la Haca.

Audiovisuel. Le Conseil exécutif de l’Observatoire européen de l’audiovisuel a organisé à Rabat, en partenariat avec la Haca, une réunion d’experts autour du financement de la télévision publique. par A.S

Une année après son adhésion à l’Observatoire européen de l’audiovisuel, devenant ainsi le premier pays non-européen à intégrer cette organisation du Conseil de l’Europe, basée à Strasbourg, le Maroc a décidé le 18 décembre dernier d’accueillir à Rabat, une réunion d’experts qui s’est articulée autour du financement de la télévision publique. Organisé par le Conseil exécutif de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, en partenariat avec la Haca, l’évènement marque ainsi le premier anniversaire d’adhésion du Maroc. La rencontre qui avait pour thème principal «Le financement de la télévision publique: scénario économique et modèles de régulation», s’est concentrée particulièrement sur le modèle marocain et tunisien. Mais pour André Lange, chef du département informations sur les marchés et les financements, le débat sur la gestion de la dépense publique dans le secteur audiovisuel «n’est pas spécifique au Maroc». Selon lui, si la situation financière des radios-télévisions publiques en Europe «s’est nettement améliorée depuis 20 ans», il n’en demeure pas moins que quelques mauvaises pratiques persistent, surtout en ce qui concerne la ventilation des revenus qui «n’est pas toujours fournie avec précision». Résultat des courses :  «il est difficile d’obtenir les rapports de certaines entreprises», tient-il à préciser. Le chef du département informations sur les marchés et les financements n’a pas manqué de mettre le doigt sur la nécessité d’une refonte juridique, à même de délimiter les frontières entre  «secteur public» et «service public». C’est d’ailleurs tout le sens de la déclaration de Rabat de mai 2000 qui a été rappelé lors des débats. En effet, celle-ci souligne que «les médias publics ne sont pas au service de l’Etat, mais du citoyen. Avec comme objectif la liberté, la démocratie et le développement». Ainsi, la direction générale de la Haca n’a pas manqué à cette occasion, de lancer un message à ses équipes sur «les chantiers à ouvrir» et «les notions à préciser», notamment le service public, la régulation, le financement, la décentralisation, la concurrence des médias alternatifs du web…  Il faut dire que pour mieux s’imprégner de toutes ces réalités, les experts européens ont effectué la veille, le 17 décembre dernier, une visite à la Haca et au Centre cinématographique marocain. Jamal Eddine Naji, directeur général de la Haca, également représentant du Maroc au conseil exécutif de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, est convaincu que le Royaume est de facto arrimé au marché européen…. «Nous sommes le 41e membre de l’Observatoire européen de l’audiovisuel, le premier non européen et le seul à ce jour», tient à préciser Amina Lemrini Elouahabi, Présidente de la Haca. L’adhésion du Maroc s’inscrit dans la tendance générale et positive des institutions européennes au rapprochement et à la création de liens avec la région méditerranéenne et les secteurs de l’audiovisuel des deux zones ne peuvent que bénéficier de ce nouveau développement. A noter, que le Royaume a une coopération avec cette institution sur des projets uniques. Par exemple, dans le cadre de ce partenariat avec le projet Euromed Audiovisual III, l’Observatoire a structuré la collecte de données sur les industries audiovisuelles dans les pays méditerranéens, dont le Maroc. Rappelons que l’Observatoire européen de l’audiovisuel, qui s’inscrit dans le cadre d’un accord partiel du Conseil de l’Europe, est une organisation de service public. Il a été créé en 1992 afin de collecter et de diffuser les informations relatives à l’industrie audiovisuelle en Europe. La mise à disposition de ces informations lui permet ainsi, de promouvoir une plus grande transparence et une meilleure compréhension du fonctionnement de l’industrie audiovisuelle européenne, tant d’un point de vue économique, que juridique. L’Observatoire propose des informations relatives aux différents marchés audiovisuels en Europe et à leur financement. Il examine et rend compte des questions juridiques portant sur les différents secteurs de l’industrie audiovisuelle.

 
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