Culture

Rabat ouvre ses murs !

Festival du street art. En partenariat avec l’association EAC-L’Boulevard, la Fondation Nationale des Musées organise «Jidar, toiles dans la rue», du 15 au 24 mai 2015. C’est le premier festival dédié au street art. par Mohamed Ameskane

Mouvement artistique mondial, le street art regroupe plusieurs formes d’expression  artistique urbaine dont la mosaïque, le pochoir, la réclame, le graffiti, l’affichage…Art éphémère destiné à un large public, il s’est épanoui aux Etats-Unis et en Europe dans les années soixante. Comment ne pas se souvenir des slogans de mai 68 étalés sur les murs de Paris dont « Faites l’amour, pas la guerre » ?
Mais la pratique existe depuis la nuit des temps, les dessins de la grotte de Lascaux ne relèvent-ils pas de cette expression, l’embellissement des cathédrales, des mosquées…sans oublier l’art mural cher aux pays communistes avec des fresques  célébrant les lendemains qui chantent. Comment ne pas évoquer Diego Riviera et ses œuvres inoubliables ?
Si au Maroc  les nouvelles formes datent des années 90 et 2000, en général liées à des mouvements de jeunes et à l’underground, l’ensemble dopé par les mouvements du printemps arabe, il me  vient à l’esprit l’expérience du festival d’Asilah et ses murales signées par des peintres de renom.  L’art dans la rue, c’est aussi la fameuse exposition de Jamaâ El Fna fin des années soixante…

La ville, un musée en plein air

Après l’expérience casablancaise, le public de Rabat et ses hôtes sont conviés à apprécier une série de créations qui vont, pour un certain temps, embellir les murs et les places de la capitale. Le musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain,  va accueillir à l’occasion une exposition, « main Street », dont le but est d’attirer un nouveau public qui ne se déplace pas dans les musées. œuvres à voir  du  15 mai au 31 décembre 2015). Parmi les exposants Thomas Canto, Tilt, Ron English. Mais la vraie manifestation se déroulera sur la place publique.  Durant 10 jours, des artistes nationaux et internationaux vont investir l’espace urbain pour notre grand plaisir. Le festival vise à inscrire la capitale marocaine dans le circuit international du street art. Bab Chellah, Agdal, Hassan, Kamra et le quartier de l’océan…ainsi que plusieurs quartiers sont inclus dans un véritable circuit qui transformera la ville en grand espace d’exposition à ciel ouvert.  Parmi les artistes annoncés, une vingtaine d’internationaux à l’instar de  Maya, Hayuk, Aryz, Zepha, ainsi que trois marocains : Rebel Spirit, Kalamour et Simo Mouhim. Outre les performances auxquelles le public assistera, les œuvres finies, une série de manifestations sont programmées en parallèle. L’auditorium du musée verra la projection d’une série de films et courts- métrages autour du street art, dont « Graffiti : entre deux mondes » de Amine Bouziane. On annonce aussi une rencontre avec  Agents of Change, un collectif britannique d’artistes de la rue. En marge de la manifestation, des ateliers de graffiti, destinés à des semi-professionnels, seront animés par le calligraphe Yann Chatelin. Des initiations à l’art urbain seront organisées du 18 au 20 mai dans plusieurs lycées de la cité.
Un festival dans l’air du temps qui nous propose de nouvelles formes créatives, alternatives, jeunes et originales inspirées du monde de la bande dessinée, affichage, détournement de la publicité et autre tag. 

 
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