Emploi

Rapport BAM 2021. Une année de reprise économique sans baisse du chômage

Le constat dressé par BAM dans son dernier rapport annuel permet de comprendre que les véritables causes du chômage au Maroc sont de nature structurelle, faiblement influencées par les facteurs conjoncturels.

Ainsi, si la population active est en hausse, elle demeure faiblement féminisée et faiblement qualifiée. En 2021, 309.000 nouveaux demandeurs d’emploi sur le marché du travail ont accru la population active de 2,6%, par rapport à 2020, atteignant ainsi 12,3 millions de personnes. La part sexe féminin y représente à peine 23,5%. Ce qui explique toute l’importance de cette réalité sociologique abordée par le Souverain dans son dernier Discours.

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Un potentiel énorme de création de richesses demeure en sommeil. Les « sans-diplômes » y représentent 48,6%, au niveau national, avec 71,4%, en milieu rural, selon le rapport de BAM. Ces chiffres reflètent notamment la faible modernisation du secteur agricole où le mode d’exploitation demeure souvent basé sur des méthodes traditionnelles de culture et d’élevage. Ce sont le secteur des services et celui des BTP qui ont été les principaux pourvoyeurs d’emploi, en 2021, avec respectivement la création de 115.000 postes et de 71.000 postes. L’industrie, y compris l’artisanat, a connu, inversement, une baisse, avec une réduction de 19.000 postes. Quant à l’agriculture, connue comme étant le premier secteur pourvoyeur d’emploi, et malgré la bonne campagne agricole 2020/2021, les créations nettes n’ont guère dépassé 68.000 emplois. Ce sont donc les secteurs les plus caractérisés par la précarité dans les conditions de travail (services et BTP) qui ont connu une hausse dans la création d’emploi. La reprise économique, en 2021, ne s’est finalement pas traduite par une baisse du chômage, car le nombre de nouveaux postulants sur le marché de travail, a connu une hausse supérieure par rapport aux nouvelles créations d’emploi. Cette reprise n’a donc pas favorisé une impulsion de la demande au niveau national.

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Par tranche d’âge, ce sont les « 45 ans et plus » qui se sont le plus insérés au marché de travail, avec un taux de 35,5%. De majorité masculine, avec une proportion de presque 68%, la population au chômage est dominée par les chômeurs de longues durée (plus d’un an), avec 72,5%, alors que les primo-demandeurs (moins d’un an) y représentent 48,2%. Et, paradoxalement, plus le niveau d’instruction est élevé, plus le demandeur est exposé au chômage. Une réalité qui ne peut être expliquée que par le faible taux d’investissement dans les secteurs économiques à haute valeur ajoutée. 

 
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