Conjoncture

Rapport IRES : le verre à moitié plein

Le dernier rapport de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), tout en mettant en avant les progrès réalisés, vient de mettre le doigt sur les principales faiblesses de l’économie nationale.

Des progrès tangibles dans le climat des affaires, relève le rapport. Cependant, un retard important dans le développement de la transparence et dans le domaine de l’innovation. Le capital immatériel représente un potentiel faiblement exploité. Le déficit au niveau du capital humain demeure le principal facteur négatif qui plombe l’économie nationale. Entre 2010 et 2014, le Maroc a perdu 8 places au niveau de la richesse globale par habitant, malgré l’amélioration du capital immatériel durant la période antérieure 2000-2005. Le rapport de l’IRES insiste sur le capital immatériel qui représenterait les ¾ de la richesse globale.

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Certes, entre 2004 et 2019, le Royaume a réalisé un grand bond dans l’indice Doing Business, avec un gain de 75 places, grâce notamment aux efforts de simplification et de dématérialisation de certaines procédures clés en matière d’investissement et de création d’entreprise. C’est aussi le cas du classement « Best countries for business », avec un gain de 35 places, entre 2007 et 2019, et de l’indice « Country Reptrak reputation index », où le Maroc a pu rejoindre le Top 30, dépassant largement la Turquie et de nombreux pays arabes et africains. Mais beaucoup reste à faire, d’après le rapport de l’IRES. Car ces progrès ont un faible impact en matière de création d’emplois et de développement de la compétitivité des entreprises nationales. L’économie de rente et la corruption ne sont plus un tabou. De hauts responsables tels que le Wali de Bank Al-Maghrib, ainsi que les institutions financières internationales, le clament haut et fort. Si le Maroc a réalisé des performances reconnues en matière de protection des brevets et des droits connexes, l’innovation demeure le parent pauvre des politiques publiques et du secteur privé national. Or c’est là un secteur stratégique sur lequel se sont appuyés les pays qui ont réussi leur « take off ». Ainsi le « Network Readiness Index » relatif aux nouvelles technologies de l’information et de la communication a enregistré un recul du classement du Royaume, de la 52ème à la 57ème place, entre 2003 et 2019.

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Cela semble être dû principalement à l’absence d’une vision stratégique dans le domaine numérique. De même, 10 places ont été perdues dans le domaine de l’économie de la connaissance, à cause de la faiblesse des investissements publics et privés dans la recherche scientifique et de la fuite des cerveaux marocains, véritable hémorragie qui perdure et saigne à blanc l’économie nationale.

 
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