Environnement

Réchauffement climatique : une attitude passive face à une destruction massive

Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) met l’humanité devant ses responsabilités et lance un ultimatum. Si rien n’est fait dans l’immédiat pour réduire les gaz à effet de serre, et de toute urgence, il sera trop tard, en 2030, date butoir.

Il n’y a plus aucun doute. La cause principale du réchauffement climatique est de nature anthropique, c’est-à-dire due aux activités humaines. En effet, depuis le début de l’ère industrielle (2ème moitié du 19ème siècle), les rejets atmosphériques de CO2, principal gaz à effet de serre, n’ont pas cessé d’augmenter. Depuis les années 1960, le phénomène s’est même accéléré. Aujourd’hui, la Chine et les États-Unis d’Amérique (EUA) sont les deux plus gros émetteurs de CO2.

Cela a commencé dès 1850 avec l’usage massif du charbon dans le développement du chemin de fer et comme nouvelle énergie dans la navigation maritime. Mais, en 1900, l’emploi du pétrole a commencé à se substituer au charbon. Dès le début du 20ème siècle, 90% des émissions de CO2 dues à l’usage de pétrole sont produits aux EUA et en Europe. En 1950, ces derniers représentent encore plus de 85% des émissions de CO2 anthropiques annuelles. Les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979 ne freineront guère l’accroissement des émissions massives de CO2, au niveau mondial.

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Mais, avec l’extension au monde du mode d’exploitation et de production des ressources naturelles fossiles, à partir de 1960, l’augmentation significative des émissions s’étend au reste de la planète, en particulier en Asie, et surtout en Chine. En 2019, les EUA et l’Europe pèsent désormais moins du tiers des émissions de CO2, alors que la Chine, « Usine du monde », en représente à elle-seule 28%. Cette nouvelle répartition planétaire des émissions de CO2 suit le mouvement de délocalisation industrielle inhérent à la mondialisation et à l’émergence de nouvelles puissances économiques qualifiées, il y a quelques années, BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

En fait, le CO2 est devenu un « produit exportable ». La Chine est devenue, en 2010, le premier exportateur mondial. Le CO2 est incorporé aux biens et services exportés. Il faut donc tenir compte aussi bien du lieu d’extraction des sources d’énergie d’origine fossile que du lieu de la production et du lieu de consommation des biens et services produits, pour mieux apprécier la responsabilité des États en matière d’émissions de CO2 dont les impacts ne connaissent pas de frontières. À cela s’ajoutent le méthane provenant surtout de l’agriculture intensive et le protoxyde d’azote. D’après les chiffres de Climate Watch Data, publiés en 2018, le secteur de l’électricité participe à raison de 32% dans les émissions globales de gaz à effet de serre (GES), suivi de l’industrie et fabrication, avec 18,9%, des transports, avec 17%, de l’agriculture avec 12%, de la construction avec 5,9% (…).

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Incendies, inondations, sécheresses et autres catastrophes naturelles deviennent plus fréquents et plus violents. La question du réchauffement climatique n’a pas de frontière. Les discours ne changent pas la réalité. L’urgence climatique appelle à des prises de décisions courageuses et à des actions concrètes tant sur le plan individuel que sur le plan collectif. Les causes ont bien été identifiées scientifiquement. Les solutions aussi ont été suffisamment définies. Reste leur mise en œuvre.

 
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