Sport

Regain de confiance

En sport et en football donc, la confiance est primordiale, et même plus encore, elle devient déterminante et nécessaire pour toute victoire. Si doué qu’il puisse être, personne ne peut être champion s’il ne commence pas, d’abord, par y croire lui-même. Croire… croire en la victoire c’est déjà le début du triomphe. Que de défaites ont été subies parce que, à un moment, on s’est retrouvé à douter. A contrario, que de victoires ont été arrachées parce que, même au fond du trou, des femmes et des hommes ont continué de batailler et de jouer leurs chances jusqu’au bout.

Confiance… chance, non seulement ces deux vocables riment ensemble, mais ils sont étroitement liés.

Certains assurent qu’il faut savoir provoquer sa chance, d’autres précisent que la chance sourit aux audacieux. On dira, tout simplement, que la chance se mérite.

«Il faut saisir sa chance quand elle passe» chantait Johnny Hallyday dans les années 60, sur un vieil air de rock and roll, et, souvent, il y a du vrai même dans les paroles des chansons de variétés.

Or, pour la saisir, il faut, comme dit la chanson, l’attraper au passage. Cependant, ce que ne dit pas la chanson, c’est que la chance ne tombe pas, toute crue, du ciel. Elle s’obtient par le travail, l’effort, bref par la préparation. Aucun tocard ne peut s’imaginer champion, d’un coup de baguette magique.

Et parlant de tout à fait autre chose, un illustre savant soutenait que le génie n’était qu’une longue patience.

Notre ami Aziz Daouda qui s’y connait en champions, il les a côtoyés de près, affirme haut et clair quand tout le monde doutait des capacités de la multiple championne mondiale Nezha Bidouane : «Je gage qu’elle sera championne du monde, d’abord elle en a les qualités et ensuite elle travaille et se prépare plus que toutes les autres, et surtout elle croit en elle».

Voilà, tout est dit.

Et maintenant, on va revenir aux déclarations de l’entraîneur national algérien Belmadi à propos des chances algériennes pour la Coupe du Monde 2022 (Qatar) et que l’on avait évoquées dans notre édition de la semaine dernière 

A l’Est, du nouveau 

On peut en vouloir tant qu’on veut à nos amis et voisins algériens, car  ils montrent, au niveau de leurs responsables politiques, entêtement et acharnement dans leur déni sur la marocanité du Sahara, mais comme, tôt ou tard, on vivra un destin commun, ainsi que l’a souhaité, solennellement, Sa Majesté le Roi Hassan II, et qu’on ne peut renier une certaine attirance entre les deux peuples, attirance matinée de respect, il nous faut suivre ce qui se passe, de l’autre côté de la frontière, à l’Est.

Justement, à l’Est, il y a eu du nouveau. L’Algérie championne d’Afrique 2019, postule par la voix de son coach national, au titre de champion du monde de football. Et il ajoute : « Pourquoi pas y croire !»

Il ne faut ni ironiser ni se gausser de cette prise de position que d’aucuns ont voulu juger prétentieuse. Au contraire, une telle déclaration doit être applaudie. 

Belmadi qui n’est pas né de la dernière pluie et qui sait ce qu’avoir de la chance veut dire (Dame chance ne l’a-t-elle pas magnifiquement servi en Egypte à la CAN 2019 ?), se nourrit aussi des anecdotes qui ont fait l’Histoire du foot africain et du Mondial.

De quoi a manqué le Maroc en 1998 avec Henri Michel à la Coupe du Monde française ? Plus que le pénalty accordé à la Norvège face au Brésil et qui nous élimina, alors qu’on avait atomisé (3-0) l’Ecosse, n’est-ce pas la défaite face à ce même Brésil, qui nous avait vraiment pénalisés ?

En 1994, le Nigéria avait raté une superbe victoire contre l’Italie, alors que 4 ans plus tôt, le Cameroun avait baladé tout le monde avant de s’écrouler face à l’Angleterre en ratant, à plusieurs occasions, le K.O qu’il aurait pu infliger dix fois aux Anglais.

Le Cameroun et le Nigéria se sont rattrapés en devenant champions Olympiques de foot, ce qui n’est pas rien. Ils ont donc  pris confiance en eux après leurs déceptions du Mondial.

Et que dire du Sénégal, qui en 2002 s’est permis de dégommer les Bleus de Zidane, champions en titre et de réaliser un parcours prometteur, qui s’acheva en queue de poisson, à cause de certains comportements de stars. Mais sur le plan technique, le Sénégal a répondu présent tout comme le Maroc de 86 avec le regretté Faria où l’Allemagne nous barra le chemin des quarts de finales par un coup franc des plus évitables. Zaki, qui avait arrêté toutes les tentatives de Rummenigge et de ses coéquipiers, en fait encore des cauchemars. Bien sûr on n’oublie pas le Ghana et tant d’autres occasions qui, ratées, nous restent encore sur le cœur.

L’Algérie compte, fort courageusement, et opportunément, capitaliser sur tout cela et pousser cette formidable génération de joueurs dont elle dispose, vers l’exploit. Bien sûr, ce n’est pas acquis, il y a loin de la coupe aux lèvres, comme on dit prudemment.

Mais pourquoi ne pas y croire ? En 1986 lorsque SM Hassan II  prit la décision de voir le Maroc se porter candidat pour organiser un Mondial de foot du Maroc, n’est-ce pas ce rêve, audacieux pour l’époque, qui a ouvert la voie à toutes les ambitions africaines !

L’Afrique du Sud (2010) et le Qatar (2022) seront éternellement redevables de la brèche réalisée par le Maroc face à la FIFA.

Alors disons-le tout net, saluons l’ambition de l’ami Belmadi, à sa juste valeur.

Elle doit nous motiver et c’est, peut-être même, la meilleure motivation pour nous Marocains.

En Egypte à la CAN 2019, on avait, une bien meilleure équipe que ceux qui nous ont dépassés et ce, de l’avis de tous les spécialistes, y compris des Algériens.

Alors, réfléchissons-y tous et avant même que ne débutent les éliminatoires pour le Qatar (ce ne sera qu’en octobre prochain), voyons plus loin, voyons plus grand.

Le Maroc doit rester, s’il le peut, s’il le veut, pionnier du foot africain. Alors merci et tant mieux, si l’Algérie peut nous servir… de lièvre.

 
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