Pandémie

Réouverture des frontières. Pourquoi l’aérien réouvre toujours avant le maritime

Contrairement aux frontières aériennes qui seront ouvertes au vol en provenance et à destination du Maroc à compter du 7 février, les frontières maritimes, elles, demeureront fermées pour le transport de passagers. Ce n’est pas la première fois que l’aérien reprend avant le maritime. Et c’est loin d’être anodin. Les explications de Najib Cherfaoui, Expert portuaire et maritime.

A contrario de l’écosystème aéroportuaire transporteurs aérien, celui du portuaire, qui s’attendait à la réouverture des frontières maritimes, devrait prendre son mal en patience. Pendant que les frontières aériennes s’ouvrent  au vol en provenance et à destination du Maroc à compter du 7 février, le gouvernement a décidé parallèlement de prolonger jusqu’à nouvel ordre la suspension du transport de passagers par voie maritime. « L’histoire a montré que les épidémies au Maroc viennent surtout par la mer. On retiendra en substance que la fièvre aphteuse (1996), la grippe aviaire (2006), et à leur suite le coronavirus (2020), représentent les tous derniers avatars des épidémies emblématiques qui ont, à la fois, marqué la mémoire collective et révélé l’efficacité sanitaire de notre système maritime au cours du siècle dernier. Par mesure de précaution donc, et comme il faut ouvrir progressivement les frontières, il s’avère donc judicieux de commencer d’abord par l’aérien, puis le maritime », Najib Cherfaoui, Expert portuaire et maritime qui a remonté l’histoire du Maroc Maritime et les épidémies.

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Déjà, dit-il, en 1799, le Maroc souffre grandement de la peste introduite par un navire espagnol en visite au port de Larache. Une deuxième épidémie se propage, en 1818, à partir du port de Tanger lors du retour des pèlerins. Réagissant à ces évènements tragiques, le Sultan Moulay Slimane pose, en 1831, les fondements du contrôle sanitaire du pèlerinage. À sa suite, le Sultan Moulay Abderrahmane promulgue, en 1840, un fameux firman (une sorte de dahir au cours du XIXème siècle) qui demeure la référence jusqu’en 1916, année où est publié le texte de base, toujours en vigueur (Dahir du 5 janvier 1916). Le Service du Contrôle Sanitaire aux Frontières est alors officiellement organisé, avec mise à disposition de locaux spéciaux, nommés lazarets. « Le texte de 1916 institue donc une veille sanitaire et épargne au pays les ravages causés par les maladies contagieuses, encore fréquentes dans plusieurs régions du monde et dont la grippe aviaire représente le tout dernier avatar », poursuit l’Expert portuaire et maritime, ajoutant qu’en particulier, le Maroc adhère sans réserve (Dahir du 22 avril 1953) au règlement international adopté à Genève, le 25 mai 1951, par l’assemblée de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

À cet effet, précise-t-il, tout navire entrant dans les eaux marocaines doit, avant de toucher la terre, déclarer sa provenance. « Après vérification, il est admis à ce que l’on appelle la « libre pratique ». Il y a alors aval sanitaire pour le transbordement des passagers et des marchandises. Si un navire présente un risque, des mesures spéciales sont prises : orientation des malades vers un service hospitalier, prescription d’une vaccination, ou bien encore désinfection des cabines et des bagages », explique Najib Cherfaoui.

 
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