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Réseaux sociaux et droit d’auteur, des leçons à méditer !

Pendant que les réseaux sociaux ont une vocation de partage, et incitent les utilisateurs à faire circuler le contenu qu’ils postent, le droit d’auteur, lui, protège au mieux l’œuvre. Ces deux concepts semblent difficilement conciliables. Mais, pour l’auteur qui voit son œuvre utilisée sans son consentement sur les réseaux sociaux, la pilule est difficile à avaler.

On sait depuis longtemps que le droit d’auteur et les réseaux sociaux ne font généralement pas bon ménage, puisque le réseau social a pour but de publier et d’exposer l’information ou la photographie sans se soucier de l’identité du « créateur », alors qu’au contraire le droit d’auteur va consister à protéger au mieux l’œuvre. Et quand la naïveté, le manque de discernement des internautes voire l’inadvertance des partageurs à tout va, même de bonne foi, s’y mêlent, cela peut aboutir à des quiproquos, des amalgames voire des polémiques ou encore des démêlées judiciaires.

Notre publication de l’article « les-turpitudes inqualifiables espagnoles contre le Maroc, par Najib Benamour » aurait pu provoquer pareilles dérives voire « turpides » d’un autre genre n’eurent été la tolérance, la compréhension et la sagesse des protagonistes de cette malencontreuse « affaire ». 

Retour sur les faits. Notre Rédaction tombe il y a quelques semaines sur un texte non signé et partagé par Mr Najib Benamour, Secrétaire Général de l’Institut Marocain de l’Intelligence Stratégique, sur son compte Whatsapp. Le jugeant d’excellente facture et empreinte d’une vision des plus lucides, on a jugé utile de s’empresser à le publier en l’attribuant à tort à celui qui l’a partagé. Or il se trouve que le texte en question est dans la réalité, la production intellectuelle de M. Abdessamad Mouhieddine, universitaire, journaliste et anthropologue (voir ci-dessous) connu et reconnu pour son sens de l’analyse de l’actualité (notamment politique) et son érudition qui fait autorité parmi ses pairs et qu’on connait bien au groupe Challenge pour avoir collaboré plus de 3 ans avec Challenge Magazine et pendant bien longtemps avec La Gazette du Maroc.

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Une telle légèreté et précipitation de notre part a suscité l’ire et l’indignation naturelle de l’auteur réel du texte et de ses lecteurs et « followers » et n’a pas manqué également d’éclabousser le malheureux M. Najib Benamour, devenu usurpateur malgré lui !

Toutefois, notre prompte intervention auprès du premier intéressé et nos explications (accompagnées de nos excuses sincères) quant aux tenants et aboutissants de ce malentendu ont pu rapidement désamorcer la situation qui aurait pu prendre une tournure plus fâcheuse.

Aussi, tout en nous excusant auprès de nos lecteurs, nous ne pouvons-nous abstenir de publier, à nouveau, la merveilleuse analyse sous-jacente, une des meilleures, notre foi, publiées jusqu’à présent par la presse marocaine ayant traité la crise diplomatique qui sévit entre l’Espagne et le Maroc et cette fois-ci sans rater l’occasion de se référer explicitement à l’auteur réel.


Les turpitudes inqualifiables espagnoles contre le Maroc!

Nous publions in extenso l’article de Abdessamad Mouhieddine, universitaire, journaliste et anthropologue.

Crier au scandale lorsque le Maroc a délimité son plateau continental en fixant la limite de ses eaux territoriales et en instituant une zone économique exclusive de 200 miles marins au large des côtes marocaines ;

S’indigner auprès de la France après le lancement par celle-ci (du temps de François Hollande) des deux satellites marocains, notamment Mohammed VI-A qualifié de « satellite espion » ;

S’alarmer au lendemain de la signature de la reconnaissance par les USA de la marocanité du Sahara, puis aller jusqu’à intervenir auprès de l’administration Biden afin que celle-ci revienne sur l’accord tripartite (Maroc-USA-Israël) et même redouter l’installation de bases américaines au Sahara ;

S’indigner au lendemain du lancement des appels d’offres relatifs au méga projet structurant de « Dakhla Atlantique » (NTIREFT) ;


S’offusquer du projet de liaison fixe entre Gibraltar et le Maroc, sachant que :

1) Cette liaison permettra au Royaume Uni d’accéder directement au continent africain,

2) La Grande-Bretagne détient tout le savoir-faire pour la mise en œuvre d’une telle liaison,

3) Des fonds souverains golfiens ont manifesté un vif intérêt pour le projet ;


Percevoir l’encadrement de la culture du cannabis et son industrialisation in situ comme un acte de guerre du fait qu’il réussira vite à assécher financièrement les puissantes mafias de la drogue de la Costa Del Sol, seules à bénéficier réellement des revenus illicites du cannabis marocain et en financer ainsi les grands partis politiques espagnols ;

S’enrager de plus en plus de la mise à mort du port d’Algésiras par Tanger Med;

Oser recevoir le pire ennemi du Maroc sur son sol, sans respect aucun ni pour l’Accord de Madrid, ni pour les liens historiques avec le voisin du sud ;

Oser mobiliser l’Union européenne contre le Maroc et se permettre de se transporter solennellement et en commando politique de choc (premier ministre + ministre de l’intérieur) à Sebta tout en convoquant l’ambassadrice marocaine à Madrid pour la sermonner ;

Fomenter toutes sortes de combines avec la Camarilla d’Alger et les associations polisariennes d’Espagne contre la souveraineté marocaine ;

Et Dieu (et sûrement les sphères politiques supérieures marocaines) sait de quels autres coups bas le gouvernement espagnol actuel s’est-il rendu coupable ! ET VOUS VOULEZ, APRES TANT D’HUMILIATIONS ET DE MEPRIS CARACTERISE, QUE LE MAROC FERME SA GUEULE ? N’était-ce pas Isabelle de Castille, dite la Catholique, qui décréta que les frontières de son pays devaient s’étendre au-delà de l’Atlas ? Certains milieux politiques et médiatiques espagnols semblent en être toujours à ce détestable à priori expansionniste !

En vérité, que pèse l’Espagne, en fin de compte, dans un monde où même les USA cherchent à sauver ce qui peut l’être de leur économie et où le nombril du futur s’est déplacé en Asie et bientôt également en Afrique, là où le Maroc a déjà pénétré les grands circuits des échanges ? Ajoutez à cela le fait que la France ne serait pas mécontente parce qu’elle n’arrive pas encore à digérer son déclassement par ce pays au tableau des échanges avec le Maroc.

Des think-tanks espagnols ont, depuis l’aube des années 2000, recommandé aux gouvernants espagnols de favoriser une guerre entre l’Algérie et le Maroc afin de neutraliser ce dernier. Certains de ces think-tanks se sont illustrés par leur hostilité à l’acquisition par le Maroc d’armes sophistiquées (avions F16, hélicoptères Apache AH-64E , bientôt F35 équipés par Israël, frégates militaires, missiles intelligents, la modernisation de sa flotte ancienne…)
Même si le Maroc n’ira jamais jusqu’à l’affrontement militaire avec l’Espagne, celle-ci redoute toujours une « sortie » spectaculaire (type Marche verte) du Maroc au sujet de ses deux villes et autres îles occupées par l’Espagne sur sa terre africaine. Que pourra-t-elle faire dans pareil cas ? Tirer à vue sur des civils ?

Ceux qui paniquent en voyant la diplomatie marocaine ouvrir simultanément autant de fronts de résistance seraient bien inspirés de comprendre que l’Espagne, elle-même plongée dans un capharnaüm indescriptible face aux velléités séparatistes catalanes et une équation institutionnelle hybride englobant notamment une extrême-gauche cyclothymique, à savoir la coalition fragile ainsi composée : Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le Parti des socialistes de Catalogne (PSC) et l’alliance Unidas Podemos (UP), ne peut se permettre un conflit armé contre le Maroc.

Quant à l’Algérie, même si son quarteron fasciste le désire ardemment, elle n’a ni les moyens, notamment pécuniaires, ni l’adhésion populaire nécessaire à l’engagement d’une guerre contre le Maroc. Pour le reste, l’ensemble de l’Union européenne ne peut s’aventurer à une fâcherie sérieuse contre le Maroc qui constitue sa profondeur stratégique immédiate et son seul pont crédible vers la galaxie subsaharienne, vers l’Afrique, le continent du XXIème siècle. D’ailleurs, que peut-elle faire de si douloureux contre ce Maroc qui émerge socioéconomiquement selon une vision claire et connue de tous ? Assécher ses finances ? Peine perdue, puisque le Royaume s’est déjà introduit dans les circuits capitalistiques extra-européens auxquels l’Europe elle-même s’adresse pour ses besoins propres. Il peut même se passer des « quat’sous » que l’UE lui « octroie » au titre du fameux « Statut avancé » et dont le montant bon an mal an n’atteint jamais deux chiffres en milliards d’Euros !

Oui, mesdames et messieurs, nous sommes bel et bien dans un rapport de force et chaque marocain doit faire montre de cohésion et de solidarité face aux humiliations diverses et variées qui nous sont assénées par certains pays d’Europe. Comme par le passé, la solidité du front intérieur constituera l’atout central du Maroc. Ce front intérieur doit donc être consolidé par l’enracinement accéléré de la démocratie et une meilleure justice sociale. En un mot, il s’agit aujourd’hui d’un bras de fer entre le taureau et le lion. Le Maroc détient des cartes précieuses et, à maints égards, stratégiques. Pourvu qu’il sache les déployer intelligemment et même sereinement !

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