Portrait

Rugbyman, économiste et manager

Il a une carrure de rugbyman, un sourire Colgate et représente le manager dans toute sa plendeur.
Pour cet économiste théorique, son parcours l’a mené à la vente dans son aspect le plus concret. 
 

Il faut parfois se laisser  entraîner, et suivre le cours de l’eau. Il faut certes faire des choix dans la vie, mais accepter également ceux que notre cheminement personnel nous impose. Frédéric Banco est de ceux qui ont dû faire des choix, et ont évolué en fonction des opportunités. Frédéric Banco est né en 1968, à Béziers, d’une mère enseignante et d’un père conseiller d’orientation. Dès après sa naissance, la famille s’installe à Narbonne, ville de vacances à l’époque et qui tire principalement ses ressources, des nombreux touristes qu’elle accueille en été.
Le reste de l’année, la ville ne compte que 30 000 habitants  et demeure une sous-préfecture de province, qu’elle est  en fait. “L’activité professionnelle tournait beaucoup autour de la vigne et de ses produits. Mais il y avait  également de nombreuses stations balnéaires dans les parages, fréquentées  l’été,” développe-t-il dans de longues explications éloquentes. 
Il est tout naturellement scolarisé dans les écoles publiques de la république. Ses parents sont d’ailleurs dans l’enseignement, mais, contrairement à la tradition des enfants de professeurs, il n’excelle pas à l’école: “j’étais un élève plutôt dissipé en  classe, ce qui inquiétait mon père. Ma mère, pour sa part, ne se faisait pas de soucis. En fait, j’étais bon en mathématiques,et pas en lettres. Ce qui, pour un fils de prof de langues est tout de même un  comble,” explique-t-il. Cependant, il passe d’année en années, sans problèmes.

Une jeunesse au soleil La famille habite en fait, dans la périphérie de la ville, à La Nautique, près d’un étang. Le jeune Frédéric a des loisirs de son âge. Il pratique le rugby, sport par excellence du Sud de la France. D’ailleurs,Narbonne en était une place forte. Mais il pratiquait également la planche à voile et le volley ball, pendant l’été.  C’est également à cette époque qu’il s’initie à la navigation. Il possède une mobylette 103 pour se déplacer, et on l’imagine volontier en vadrouille, les cheveux au vent, et à toute vitesse, dans les ruelles de la ville. Du Collège Jules Ferry, il passe au Lycée Lacroix, et son appétence naturelle pour les sciences l’oriente tout naturellement vers les filières scientifiques. Il décroche son Bac S en 1986, et ses bonnes performances en mathématiques compensent ses résultats médiocres en philosophie.

 “A ce moment, je voulais m’émanciper de mes parents dont la pression était forte. Les performances scolaires étaient très importantes pour eux, et quitter la maison me permettait de me découvrir moi-même et de me faire à une nouvelle vie”, analyse-t-il. Il part donc pour  la “grande ville”, Montpellier, en compagnie d’amis d’enfance. Il suit une filière de mathématiques et de physiques, avec pour objectif d’intégrer une école d’ingénieurs par la suite. Mais il est déçu par ce choix, et Frédéric estime être dans un domaine complètement déconnecté de la réalité. La plupart de ses amis ont opté pour la médecine, ou l’économie. C’est donc vers cette dernière branche qu’il se réoriente.

Mais son goût pour les mathématiques joue en sa faveur et il s’épanouit dans cet environnement, ancré dans les sciences et en contact permanent avec la réalité. Pendant les vacances, il fait des jobs d’été, pour améliorer l’ordinaire. Sur le plan des études, il poursuit dans l’économétrie, matière qui permet de modéliser mathématiquement la réalité. Il veut même préparer un  doctorat, et s’inscrit en DEA (diplôme d’études approfondies). Devant la longueur des études, il finit par décider d’entrer dans la vie active.  

 Un choix de carrière cohérent  Nous sommes en 1991, et le service militaire est encore obligatoire en  rance. Au bout de trois mois de formation, Frédéric est intégré comme sous-officier aux transmissions. Il apprend alors à gérer  une équipe, sur le tas et bénéficie d’une meilleure solde. Cet argent, il l’économise, et dès la fin du service à la nation, il part à la découverte du monde. En compagnie d’amis, il se rend tour à tour, à New- York, en Irlande, au Portugal, et en Espagne. L’interlude se termine en 1993, et Frédéric est à la recherche d’un travail.

Mais le marché est saturé, et les postes qu’on lui propose ne lui conviennent pas. Au détour d’un Salon étudiant, on lui propose un emploi dans la vente, dans une entreprise canadienne d’assurances, Vie Optimum. Son premier emploi consistera à faire du porte à porte, à Paris, pour vendre des assurances décès et vie. “Je me suis forgé une vraie expérience sur le terrain. On commençait la journée à 17h pour la finir très tard. Mais le reste de la journée nous appartenait. Je m’étais contenté de louer une chambre  de bonne et de m’installer à Paris”, se souvient-il, avec cette fierté de ceux qui ont commencé “par le bas”.

Puis il décide de changer d’entreprise, et intègre Lease Plan. L’entité est une filiale de LLD de ABN Amro, une banque hollandaise leader sur le marché. Il intègre l’entreprise et fait ses premières armes dans le leasing. Il se plaît dans cette entreprise qui donne une solide formation à  ses agents. Frédéric y restera jusqu’en 1996, date à laquelle il est approché par un chasseur de têtes. La Société  Générale est alors en train de former sa propre entité de LLD, Temsys, et recherche des cadres.

“Je connaissais  parfaitement les produits commercialisés par l’entreprise, c’est ce qui m’a permis de percer. De plus, Temsys démarrait, et il y avait donc plus d’opportunités d’évolution. C’est ainsi que j’ai rencontré le directeur  commercial, Jean- François Chanal, aujourd’hui  président du conseil d’administration d’ALD Maroc,” poursuit il, avec cette reconnaissance pour ceux qui lui ont donné une chance. Il restera dans l’entreprise jusqu’à ce jour. En 2003, Temsys devient ALD Automotive, où il sera commercial grand compte en 1998, puis chef des ventes en 2000. En 2003, il retourne aux grands comptes, à titre de directeur adjoint.

Il se marie l’année suivante, et verra  dans la foulée la naissance de son premier enfant. Sur le plan professionnel, il continue de grimper les échelons et  sera promu directeur d’agence en 2006. L’année d’après, il prend la tête de la direction des grands comptes. Nous sommes en 2010, lorsque commence sa carrière à l’international. Il est nommé DG d’ALD Algérie, où il fait ses  preuves. Ce qui lui vaut, en 2012, la direction générale d’ALD Maroc où il exerce actuellement. L’homme d’une seule entreprise, somme toute. ■

 
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