Politique

Sahara : Le Maroc marque des points

Le Salvador retire sa reconnaissance de la RASD, d’autres pays sont sur la même voie, l’Algérie devra se plier à la réalité. 

Le nouveau gouvernement du San Salvador a décidé de retirer sa reconnaissance de la fantomatique RASD. Il considère que la position de ses prédécesseurs était idéologique, sans aucun lien avec les réalités. C’est un événement majeur dans l’affaire du Sahara, parce que la fin de la guerre froide produit enfin ses effets pleins.

Plusieurs pays s’étaient ralliés à la position algérienne automatiquement, en fonction d’un partage du monde qui inspirait les politiques à l’époque. Des gens de gauche pensaient que le principe d’autodétermination est sacro-saint et que dès qu’il est invoqué, il faut le soutenir. A ce sujet, il faut noter la duplicité de certaines gauches, qui refusent le séparatisme dans leurs pays, mais le soutiennent ailleurs.

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Aujourd’hui, la fermeté, la sérénité du Maroc sur ce dossier a fini par payer. Les chancelleries sont sorties du dogmatisme clanique. Les diplomates ne sont plus dans des configurations préétablies de camps. C’est un monde multi-polaire où le maître-mot est le pragmatisme.

Les pays d’Amérique latine sont très éloignés de l’Afrique et de ses conflits. Auparavant, ils prenaient position en fonction de la répartition factice réactionnaire-progressiste. Tout cela est fini ! Aujourd’hui, l’Amérique latine recherche des relations avec un continent en croissance.

« Aujourd’hui, l’Amérique latine recherche des relations avec un continent en croissance »

Le seul pays qui n’a pas compris ce changement radical c’est l’Algérie ; son entêtement dans l’affaire du Sahara devient dérisoire. Diplomatiquement, elle va de défaite en défaite. La position officielle, celle d’un pays observateur qui ne fait que soutenir le droit des peuples à l’autodétermination ne fait plus recette. Ce n’est pas le Maroc qui le dit, mais le système Onusien. Le haut-commissariat aux réfugiés, réclame depuis plus d’une décennie le recensement des habitants des camps de Tindouf. Il réclame aussi à Alger d’assurer le droit à la libre circulation de ces personnes.

Alger sait aussi que les questions de sécurité et de stabilité ont pris le pas sur les questions économiques dans les choix des pays et que son potentiel ne pèse plus très lourd face au risque de déstabilisation de la région.

L’Algérie nouvelle, celle qui sortira de la révolution en cours, devra rompre avec l’hostilité au Maroc, comme pierre angulaire de sa politique étrangère. L’Algérie, pillée par la mafia politico-militaire depuis l’indépendance, a besoin de relations normales avec tous ses voisins pour assurer son développement. Ce sont ces éléments objectifs qui déboucheront sur la fin d’un conflit factice qui n’aura survécu à la guerre froide que par la volonté de l’Algérie. 

 
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