Politique

Sahara : le PJD organise son plaidoyer

Mustapha Khalfi a été nommé à la tête d’une commission dédiée à l’affaire du Sahara au sein du PJD. Elle vise à renforcer les capacités de plaider.

C’est une première, mais elle pourrait faire tâche d’huile. Le PJD veut former ses cadres et sa jeunesse au dossier du Sahara pour pouvoir plaider la position marocaine dans le cadre de la diplomatie partisane. Mustapha El Khalfi désigné Président de la Commission, a déclaré à MFM qu’en fait elle travaillera sur la collecte de documents, la formation aux arguments, le suivi des développements de l’affaire, pour en définitive améliorer les performances du plaidoyer partisan.

Pour des raisons historiques, la classe politique a été pendant longtemps, tenue à l’écart d’une cause pourtant unanimement reconnue comme la première cause du pays. Mais la situation a beaucoup changé.

Plus de 50 pays ont retiré leur reconnaissance de la fantomatique «RASD». Ils ne sont plus que 30 à la maintenir. Ce conflit hérité de la guerre froide a perdu toute signification aux yeux de la communauté internationale. La sécession n’est plus envisagée par personne de sérieux et le Conseil de Sécurité l’a acté il y a des années.

« Le Maroc a réellement besoin d’une diplomatie parallèle plus offensive »

Cependant le tissu associatif dans des pays comme l’Espagne, les pays scandinaves ou l’Amérique latine continue à être sensible aux thèses du Polisario. Or, la diplomatie parallèle n’est pas réellement une réussite parce que ces associations ont besoin d’un discours proche de leurs préoccupations et qui réponde à leur système de valeurs affichées.

Le PJD veut justement former ses cadres et leur donner des outils pour mener ce genre de dialogue. L’idée est intéressante parce que le discours doit être bâti en fonction du public. L’histoire n’est pas un argument percutant auprès des Catalans par exemple.

Le monde entier sait maintenant que les défis du terrorisme, du phénomène migratoire, ne peuvent être affrontés sans la stabilité de l’Afrique du Nord. Celle-ci est déjà fortement ébréchée par l’éclatement de la Libye, les doutes sur la Tunisie et l’Algérie. Le Maroc est un pôle de stabilité qui sert de rempart. Le conflit factice du Sahara renforce les dangers et il faut être fou pour soutenir la création d’un état croupion qui ne ferait qu’ajouter du désordre au désordre.

Les arguments en faveur de la position marocaine ne manquent pas, parce que c’est une cause légitime au regard de l’histoire, de la géostratégie, de la volonté réelle des populations. Mais il faut structurer un discours en utilisant cet argumentaire. Dans des réunions internationales, c’est ce qui compte le plus. Argumenter encore et toujours, en étant clair et précis.

Le Maroc a réellement besoin d’une diplomatie parallèle plus offensive. Parce que nous sommes dans le sprint final, surtout si le régime militaire algérien tombe, ce qui ouvrirait un autre chapitre dans les relations entre les deux pays.

L’initiative du PJD est à saluer parce qu’elle va dans le bon sens. Elle est aussi le signal que l’affaire du Sahara n’est plus de la responsabilité exclusive du pouvoir.

 
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