Hydrocarbures

Samir : oui ou non pour l’augmentation de capital ?

L’Etat, les banques, les distributeurs pétroliers et les investisseurs attendent avec impatience l’annonce des décisions prises par le conseil d’administration de la Samir à propos de l’augmentation de son capital. Cette solution est la plus évidente pour alléger l’endettement financier et la reprise d’activité. Toutefois, le montant de 10 milliards de DH paraît dérisoire face au niveau des dettes du raffineur marocain.

La Samir tient, ce vendredi 16 octobre à 16h, son assemblée pour délibérer sur l’augmentation de capital d’un montant de 10 milliards de DH, qui devrait se faire ou en numéraire ou par compensation de créances avec maintien du droit préférentiel de souscription via la création d’actions nouvelles. Que peut apporter cette augmentation de capital à la Samir ?

Contacté par «Challenge.ma», Mohamed El Mehdi Chamchati, analyste financier chez la société de bourse M.S.IN, nous explique que «une seule augmentation de capital de 10 milliards de DH ne suffirait pas pour faire sortir la Samir de sa crise». Pour cet analyste de la place, «ce montant demeure largement en-dessous des dettes exigibles de la société, qui vont vers le niveau des 40 milliards de DH». Et, il tient au final cette conclusion pour le moins laconique : «le refus par les banques de convertir leurs créances en titres de participation mènerait forcément l’opération d’augmentation de capital vers l’échec. D’ailleurs, cette option a déjà été écartée par l’Etat».

De leur côté, les analystes financiers de la société de bourse CDG Capital considèrent que «le scénario d’une augmentation de capital demeure le plus réaliste, mais devrait être d’environ 17 milliards de DH afin de financer les besoins les plus imminents de la compagnie et alléger la charge financière qui pèse excessivement sur ses comptes».

Cette enveloppe de 17 milliards DH est d’autant plus nécessaire au redémarrage de l’activité de raffinage qu’elle devrait être affectée pour un montant moyen de 4 milliards de DH au paiement des salaires du personnel au cours d’un trimestre, pour 86 millions de DH à l’emprunt obligataire de 800 millions de DH remboursable en décembre 2015, outre le financement du prêt de 1,9 milliard de DH contracté auprès de Dubai Bank, à payer en janvier 2016 et la dette nette envers la Douane d’au moins 11 milliards de DH à fin 2014. Rien que cela. Pour peu qu’elle soit effective et suffisante, une augmentation de capital pourrait au moins remettre en place, partiellement, la confiance perdue envers la Samir.

 
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