Santé

Covid-19. Jusqu’à quel point les anticorps peuvent-ils bloquer la propagation du virus dans le corps ? [Vidéo]

Est-il vrai que les anticorps protègent bien contre le coronavirus ? Véritable exploit technique, des chercheurs de l’université de Yale ont réussi à filmer la propagation du virus à l’intérieur de souris infectées. On y voit comment la vitesse à laquelle la maladie s’infiltre dans le corps des animaux jusqu’à causer leur mort.

Dans leur étude qui a été publiée dans le journal «Immunity» et qu’explicite le magazine «Science et Avenir» le 18 août courant, ces chercheurs ont mis en exergue le fait que les anticorps neutralisants produits chez les humains après avoir contracté la Covid-19 parviennent à bloquer la progression du virus dans le corps de ces souris, évitant la maladie et le décès.

Concrètement, les chercheurs ont utilisé des souris modifiées génétiquement pour exprimer le fameux récepteur ACE2 humain, que le virus utilise pour s’accrocher à nos cellules et s’y infiltrer. Des souris qui ont ensuite été exposées à une version modifiée du virus Sars-CoV-2 qui exprime une bioluminescence pouvant être observée par des techniques d’imagerie en temps réel.

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Une fois à l’intérieur de ces appareils d’imagerie, les souris émettent cette bioluminescence là où le virus se faufile, permettant de le suivre à la trace à l’intérieur de ces souris. Ainsi, ils ont mis en évidence que le virus se multiplie dans les narines pendant les deux premiers jours, arrivant rapidement dans les poumons (au bout d’un jour) et s’y propageant jusqu’au troisième jour.

Au quatrième jour, le virus est déjà détectable dans le cerveau. Finalement, la quantité du virus augmente aussi dans le système digestif et les organes génitaux, entraînant une perte rapide de poids et le décès de l’animal au sixième jour.

Il apparaît qu’une fois traitées avec des anticorps humains contre le virus, les souris arrivent à stopper sa progression. Pour le montrer, les auteurs ont injecté aux souris des anticorps neutralisants qui reconnaissent la protéine Spike du virus, extraits du plasma de personnes ayant développé le Covid-19. Quand ces anticorps étaient injectés un ou trois jours après l’infection, le virus restait enfermé dans les poumons, qu’il avait déjà colonisés avant le traitement, et les autres organes étaient épargnés.

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Grâce à ce blocage de la propagation du virus, les souris ne perdaient pas de poids (ou le récupéraient rapidement) et elles survivaient. Mais ce traitement s’avérait trop tardif s’il était donné un jour après (donc au quatrième jour) : le cerveau n’était plus épargné et 75 % des souris décédaient.

Cela montre que la fenêtre de traitement des personnes infectées est étroite. En revanche, le virus ne progresse pas du tout quand les souris sont traitées avec ces anticorps avant l’infection : la preuve de ce que l’immunité acquise à la suite d’une infection ou grâce à la vaccination bloque le virus et évite (ou diminue fortement) l’infection.

 
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