Blog de Jamal Berraoui

Sauver Casablanca ( Par Jamal Berraoui )

Le discours royal lors de l’ouverture de la session parlementaire a mis en exergue l’échec casablancais. Seuls 45 % des foyers sont rattachés à l’assainissement liquide. La ville est gérée, sans schéma directeur depuis 1992. Vingt ans de dérogations, souvent dans des conditions troubles, ont abouti à une véritable catastrophe urbanistique. Des agglomérations et non pas des quartiers, tels que Lahraouyne, Ennasim ou Attacharouk ne disposent d’aucun équipement. Le ramassage des ordures est déficient. Le résultat c’est une violence sociale inouïe, des comportements peu civiques. Un citoyen qui ne se sent pas respecté, respecte rarement le droit, les biens publics.

Le Roi l’a dit, c’est un problème de gouvernance. La responsabilité des élus est engagée, mais pas uniquement, c’est à nous habitants de la capitale économique de réagir. Par un comportement citoyen d’abord, mais aussi par un engagement collectif.

Une association dénommée « Casa mdinti » a été créée. C’est justement son objectif, offrir un espace de débats et d’action autour de toutes les problématiques de la ville. Elle a besoin des efforts, des idées de tous, en particulier des associations de quartier qui ont accumulé des expériences.

Casablanca a besoin d’un effort extraordinaire sur plusieurs années pour enrayer la descente aux enfers. Driss Benhima quand il était wali disait « soit on choisit de copier Barcelone, soit c’est Calcutta ». On se dirige tout droit vers la catastrophe indienne. Administration, élus, ONG, simples citoyens tout le monde est interpellé.

Je n’ai pas voulu politiser ce débat, parce que ma ville me tient à cœur. Mais le PJD n’est pas honnête sur cette question. Il co-gère la ville depuis 10 ans et est en charge de l’urbanisme, se défausser sur le maire comme ils le font depuis le discours royal, est honteux. La ville a été livrée à la mafia du foncier depuis des décennies. Tous ceux qui ont exercé des responsabilités électives ou administratives assument leur part dans ce fait. Ressasser le passé ne sert à rien, c’est sauver Casablanca qui est important et la tâche est tellement immense qu’elle requiert la mobilisation de tous.

 
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