L'édito

Seul le courage paiera [Par Jamal Berraoui]

Sénèque écrivait : «ce n’est pas parce que c’est difficile que l’on n’ose pas, mais c’est parce que l’on n’ose pas que c’est difficile». Cette phrase millénaire s’applique à la situation actuelle au niveau mondial. La stagflation menace, la guerre en Ukraine a bon dos, l’humanité est face à ses contradictions que la pandémie a juste mis en évidence.

Les vraies questions ressurgissent. La mondialisation a profité aux uns et pas aux autres et ils sont les plus nombreux, que ce soient les Etats ou les classes sociales. Les modes de production, de commercialisation sont en panne, il faut construire un nouveau monde. L’industrie automobile s’arrête, parce que les microprocesseurs fabriqués au Vietnam n’arrivent plus. C’est tout un symbole, parce que les microprocesseurs ne coûtent pas grand chose, une vingtaine d’euros.

Mais cela n’est rien face au réveil social. Partout, les victimes de la mondialisation des comptables, ceux qui revendiquaient la gestion des stocks à flux tendus, se manifestent. En Colombie pour la première fois depuis deux siècles, la gauche arrive au pouvoir, symbolisant le désir d’une politique sociale qui ne se cache pas derrière la sécurité, les narcotrafiquants, pour maintenir l’extrême précarité des plus faibles.

Lire aussi | France : L’intermède Macron [Par Jamal Berraoui]

En France les extrêmes, surtout de droite, tiennent en otage un exécutif trop hautain, aux USA les syndicats reprennent du poil de la bête dans les multinationales genre Apple, Amazon. Partout ceux d’en bas n’en peuvent plus et le font savoir, par les moyens à leur disposition.

Au Maroc, nous avons la même quadrature du cercle à gérer. Comment défendre les plus précaires sans mettre à bas les fondamentaux ? Le Sri Lanka et la Tunisie sont déjà par terre parce qu’ils n’ont pas trouvé la voie.

Les conditions politiques sont importantes. Nous avons la chance d’un système stable. Mais sa pérennité dépend de sa réaction au séisme qui est en marche. Et c’est possible !

Lire aussi | Maroc PME. Plus de 2500 projets accompagnés en 2021

Sauvegarder le pouvoir d’achat, maintenir les fondamentaux tout en réformant, ce sont des travaux d’hercule, tellement les enjeux sont contradictoires. Mais c’est possible, si l’on opte définitivement pour une économie solidaire. C’est le moment de donner le pouvoir aux vrais politiques, ceux qui peuvent nous faire un dessein qui sera notre destin. Les comptables mènent dans le mur, les vrais politiques portent des espérances, de quel côté sont les nôtres ?    

 
Article précédent

Maroc PME. Plus de 2500 projets accompagnés en 2021

Article suivant

L’ex-PDG de Managem, Abarro, poursuit ses investissements