Tourisme

Sites de deals : les agences de voyages saisissent les tribunaux

Pour les opérateurs, le ministère du Commerce et de l’Industrie n’en fait pas assez pour réguler l’activité tourisme des sites de deals. L’arbitrage du Chef du gouvernement sera sollicité. Ils suggèrent un arrangement : que les sites de deals interviennent en tant que plateforme marketing entre les clients et leurs agences.

Depuis un certain temps, les agences de voyages menacent les sites de deals de poursuite judiciaire pour pratiques informelles dans la commercialisation des offres de voyages. La semaine dernière, la Fédération nationale des agences de voyages (FNAVM) est passée à l’acte en donnant son feu vert à ses avocats pour saisir les tribunaux compétents. En fait, depuis plusieurs mois, les agences de voyages ont entamé des démarches pour pointer du doigt la concurrence de ces sites de deals. Dans une première étape, la FNAVM a alerté les ministères du Commerce et celui du Tourisme des « dangers » et des implications qu’ils peuvent causer sur leur activité. « Ne voyant pas de réactions de la part des autorités publiques, nous étions dans l’obligation d’avancer vers la voie judiciaire », avance Karim Dellero, vice-président de la FNAVM.

Deux sites de deals spécialisés, domiciliés à Casablanca, ont reçu des mises en demeure pour exercice illégal d’une activité réglementée.

Des mises en demeure ont été adressées à Maroc télécommerce pour complicité dans l’exercice illégal d’une activité réglementée ainsi qu’aux deux principaux sites de deals domiciliés à Casablanca. La direction de l’économie numérique du ministère du Commerce, de l’Industrie et des Nouvelles Technologies, s’est alors activée et a convoqué les responsables des principaux sites de deals. Elle a par la suite invité les plaignants, à savoir la FNAVM, l’Association des agences de voyages de Rabat (AVR) et l’Association des agences de voyages de Casablanca (AVC), ainsi que les responsables du ministère de Tourisme pour qu’ils donnent à leur tour leur version des faits. « Lors de cette dernière réunion, le représentant du ministère du Tourisme a confirmé au ministère du Commerce l’illégalité des pratiques que ces sites veulent imposer au secteur et les a invités à se conformer aux dispositions de la loi n°31-96 », ajoute Dellero. En date du 13 juin, le ministère du Tourisme adresse un courrier au ministère du Commerce pour que des  dispositions disciplinaires soient prises à l’encontre de ces sites. « Malheureusement, aucune disposition n’a été prise et les sites de deals continuent d’opérer dans l’impunité la plus totale », déplore le vice-président de la FNAVM. Il poursuit : « cette situation  risque de susciter bientôt  leur intérêt  à pratiquer d’autres  activités réglementées et des professions libérales ».  

Les agences de voyages sont alors confiantes en la justice. Pour elles, il n’est pas normal que des structures qui font la même chose qu’elles, ne soient pas obligées de respecter les conditions auxquelles elles sont soumises comme : disposer d’un capital de 200.000 DH, d’une caution permanente en numéraire de 200.000 DH, d’employer 5 personnes au minimum, de réaliser 50% du chiffre d’affaires en devises…  Malgré ces différends, les agences de voyages, qui admettent quand même leur retard dans le e-commerce, ne verraient cependant pas d’un mauvais œil un rapprochement avec ces sites de deals. Les deux parties deviendraient complémentaires. « Une collaboration entre les agences et les sites de deals est envisageable à l’égard de ce qui se fait en Europe et aux Etats unis. Dans cette relation, les sites de deals interviennent en tant que plateforme marketing entre les clients et les agences productrices. Nous somme prêts à ouvrir une telle négociation, mais au préalable, les sites de deals doivent stopper toute activité touristique », conclut Dellero. Mais si de toutes ces initiatives aucune n’abouti, les professionnels pourraient demander à leur tutelle d’introduire une demande d’arbitrage auprès du Chef du gouvernement. 

 
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