Blog de Jamal Berraoui

Sommes-nous des gagne-petits ? par ( Jamal Berraoui )

Lors du Mondial des clubs, les joueurs du Raja avaient une chance sur cent de vaincre le Bayern. Ils n’ont même pas essayé parce que pour eux, ils avaient déjà réalisé l’exploit. A quelques heures de la finale, ils répondaient encore aux sollicitations de la presse, dans un manque de professionnalisme flagrant. On vit la même chose avec la bande à Ben Abicha. Cette équipe nationale n’a pas eu une préparation digne de ce nom et pourtant elle  s’est qualifiée pour le second tour et a montré de belles choses. Mais voilà qu’on crée autour d’elle la même ambiance. Un grand journaliste sportif dit à la Radio « même s’ils perdent contre le Nigéria, ils ont  réalisé un exploit ».
C’est rageant parce que cette équipe a les moyens d’aller au bout. 
L’Egypte et la Tunisie ne sont pas là, l’Algérie non plus. Or, les autres championnats africains sont inférieurs en qualité au nôtre. Les clubs européens les pillent en recrutant les talents dès leur plus jeune âge. Avec une bonne préparation mentale et Ben Abicha sait  faire, on peut viser, non plus le podium, mais la plus haute marche. Il nous faut bannir cette idée de la défaite honorable, parce qu’il n’y en a pas. En sport, comme pour le reste, le premier est le premier, le second n’est rien.
Parce que le foot-ball transmet aussi les valeurs, il nous faut l’utiliser pour donner à notre jeunesse l’envie de se battre jusqu’au bout, de chercher la gagne à chaque coup. Cela fait dix ans que nous n’avons eu que des déceptions. Ce n’est pas une raison pour ramener nos ambitions à de la figuration « honorable ».
Samedi, contre le Nigéria, si les joueurs ont le sentiment du devoir déjà accompli, ils perdront, s’ils jouent à fond leurs chances, ils gagneront. C’est l’envie la plus forte qui l’emportera, comme toujours.
Trop de jeunes marocains baissent les bras devant les premières difficultés de la vie. Ils ne cherchent pas de travail, parce qu’ils considèrent qu’il faut un piston. Le meilleur moyen de les booster,
c’est de leur offrir des modèles de combativité, de conquérants, pas  de gagne-petits.

 
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