Portrait

Souhail Wardi, DG de electric Dreams : il surfe sur le business de la Réalité Virtuelle

Après des études universitaires aux États-Unis, Souhail Wardi décide de rentrer au Maroc. Passionné d’entrepreneuriat, il a déjà créé plusieurs startups. La dernière, Electric Dreams, est déjà un succès dans le domaine de la Réalité Virtuelle et de la Réalité Augmentée. Aujourd’hui, la startup ambitionne déjà des implantations à l’international.

Il n’a que 25 ans, mais il est déjà patron de son entreprise. Souhail Wardi fait partie de cette génération de jeunes qui ne veulent surtout pas se laisser dicter les règles.

Pas question. Il faut être au front, il faut être persévérant. Et c’est d’ailleurs ce trait de caractère qui l’a amené très tôt à se tourner vers l’entrepreneuriat. « Je n’ai guère peur de l’échec. L’échec n’a jamais été une barrière pour moi », lâche-t-il. Souhail Wardi est un véritable jeune serial entrepreneur.

«Mon parcours professionnel a commencé alors que j’étais encore au lycée. J’avais commencé à tâtonner avec le design et la conception de sites web. En 2009, j’ai créé et lancé le premier site web officiel d’un lycée public: Lycée Lalla Nezha de Rabat, où j’étais élève. Suite à cela, j’ai lancé une boîte de Conception graphique baptisée Swardi Advertising quand j’étais à Johannesbourg, puis à Abu Dhabi », explique le jeune entrepreneur. Et il ne s’arrête pas là, puisqu’il s’investit par la suite dans l’entrepreneuriat social avec le National Entrepreneurship Camp ainsi que Hopeland.

« Ces deux projets ont été reconnus par le Davis Project for Peace, The Dalai Lama Fondation, Global Changemakers, Three Dot Dash et le World Summit Youth Awards. Notre projet Hopeland était l’un des gagnants», précise Souhail Wardi, avec fierté. Des récompenses et reconnaissances qui n’ont fait que booster sa motivation à travailler encore plus et croire dur en l’entreprenariat. Ainsi, en 2014, alors qu’il poursuivait son cursus universitaire à la New York University aux États-Unis, il décide lors de sa deuxième année de faire une pause, pour se consacrer de nouveau à des projets personnels.

Serial entrepreneur

Il lance alors Ahli App, une application mobile qui constitue une plateforme sociale dédiée à la communauté musulmane. «J’avais fait une levée de fonds de 1,2 million de DH, mais malheureusement le projet n’a pas survécu plus de 18 mois», concède-t-il.

En 2015, soit un an plus tard, il cofonde Addictest, une startup qui a pour but d’aider les étudiants marocains à décrocher des bourses d’études dans les plus prestigieuses universités du monde. Addictest est aujourd’hui présente à Rabat, à Casablanca et à Marrakech ainsi qu’à l’international en Tunisie et en République Démocratique du Congo (RDC).

Et comme si tout cela n’était pas encore suffisant, Souhail Wardi lance encore un nouveau projet en septembre 2018. En effet, il a lancé Electric Dreams, une nouvelle start-up dédiée à la réalité virtuelle au Maroc. « Je suis un jeune entrepreneur marocain qui, à force de persévérer et à travers mes succès et surtout mes échecs, est en train de tracer son chemin. Je suis passionné par l’entrepreneuriat, je m’aventure dans tout type de projet », résume Souhail Wardi.

Mais pourquoi s’est-il lancé dans la réalité virtuelle ? « Ayant vécu plusieurs années en dehors du Maroc; j’ai pu remarquer que les salles d’arcade de réalité virtuelle ouvrent chaque semaine leurs portes à travers le monde, notamment en Amérique du Nord, en Asie et dans certains pays d’Europe. Par contre le Maroc reste en retard sur ce type d’activités.

Surtout que le public marocain a une vraie attirance pour la réalité virtuelle. Mais cela fait partie du passé! Il est temps de satisfaire la curiosité des Marocains et de leur offrir la possibilité de vivre toutes les incroyables nouvelles expériences proposées par la réalité virtuelle et la réalité augmentée! Notre but est vraiment de démocratiser l’accès à la réalité virtuelle, ainsi que la réalité augmentée», répond-t-il.

Electric Dreams propose ainsi des offres B2C et B2B. « Le B2C est au niveau de notre centre à Rabat que nous avons ouvert en septembre 2018. Nos clients viennent découvrir la réalité virtuelle. Ils peuvent par exemple voyager et découvrir le monde grâce à Google Earth VR, faire face à leur peur du vide, se défendre contre des zombies ou bien des cafards, vivre le parcours d’une équipe partie escalader l’Everest, rencontrer des baleines et des méduses sous l’eau, voler comme un aigle et bien plus encore !

Electric Dreams offre plus d’une cinquantaine d’expériences immersives et jeux vidéo. Notre casque prend en charge leurs yeux et des manettes reproduisent les gestes de leurs mains. L’illusion est bluffante ! », explique-t-il.

Un business nouveau au Maroc

Notons que la startup veut aussi séduire les entreprises, notamment pour du team building ainsi que des événements privés. Elle propose également des événements mobiles pour animer des workshops et des stands VR.

Il faut dire que ce business a du potentiel au Maroc, au vu de l’explosion de la passion des Marocains pour les nouvelles technologies. Et le succès est plutôt assuré pour Electric Dreams, puisque son business a déjà séduit des entreprises étrangères.

« Nous sommes actuellement en train de travailler avec une grande société française pour créer un Serious Game en réalité virtuelle. Le but est de créer un outil amusant et pédagogique qui aidera à la formation initiale de leurs employés dans un contexte sécurisé. Il vise aussi à leur permettre de minimiser les coûts d’erreurs et de casse des machines. Nous travaillons aussi avec des architectes et des groupes immobiliers afin de les aider à commercialiser leurs produits à travers des outils en réalité augmentée, permettant au futur acquéreur de se projeter dans un environnement extérieur existant, l’apparition de la résidence en 3D lorsque l’on pointe, par exemple, un terrain ou un plan de vente. Quant aux outils de la VR, le prospect, via un casque de réalité virtuelle, va pouvoir visiter son futur logement et se déplacer dans les différentes pièces. Alors même que le bien n’est pas construit », confie Souhail Wardi.

Un tel succès qui permet désormais à la startup d’envisager des implantations à l’international, notamment le segment BtoB, en mode franchise. Né le 31 Mars 1993, Souhail Wardi a grandi à Rabat jusqu’à l’âge de 10 ans. Puis vu la nature du métier et les affectations de son père, un ingénieur d’Etat, il a dû vivre dans plusieurs villes du royaume, notamment à Oujda.

« Malheureusement, ma mère étant professeure de mathématiques, elle n’a pas réussi à avoir son transfert d’affectation à Oujda. Donc, pendant 7 ans, je ne voyais ma mère que pendant les week-ends et mes vacances scolaires. Ce détachement constitue un point pivotant de ma vie, et m’a poussé à devenir beaucoup plus indépendant et à apprendre à dépendre de moi-même», confie-t-il. C’est en 2010, qu’il a décroché une bourse d’études pour continuer ses études secondaires à l’African Leadership Academy à Johannesburg en Afrique du Sud. Après ce cursus dans le pays de Nelson Mandela, il rejoint les États-Unis, via une bourse complète à la New York University en 2012, et décroche deux bachelors. Un en Économie et un autre en Arts Visuels.

« Aujourd’hui, beaucoup de personnes me demandent pourquoi je suis rentré au Maroc malgré le grand nombre d’opportunités qui existent à l’étranger. Mais moi, je veux être un acteur positif au sein de mon pays, tout en restant proche de ma famille et vivre avec ma femme dans un cadre qui est proche de notre cœur. Il y a, certes, moins de ressources et de fonds disponibles, mais avec de la créativité et de la persévérance, on peut faire beaucoup de choses tout en ayant de la compétitivité vu que plein de secteurs ne sont pas encore suffisamment mûrs et saturés », conclut Souhail Wardi.

BIO EXPRESS

1993 : Naissance à Rabat
2012 : Bourse d’étude pour la New York University aux Etats-Unis
2015 : Co-fondation de la startup Addictest
2018 : Fondation de la startup Electric  Dreams

 
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