Société

Tests PCR et laboratoires d’analyses. Quand la toile s’écharpe sur le sujet

C’est à coup de «posts» argumentés, et parfois rageurs, que certains internautes du Royaume ont échangé ses derniers jours sur un sujet relatif aux tests PCR effectués notamment par les laboratoires d’analyses. Selon les dires des amateurs de réseaux sociaux, ces plateformes médicales tireraient avantageusement leur épingle du jeu dans le contexte ambiant. Décryptage.

Depuis le début de la pandémie dans le Royaume, les tests PCR ont généré, de l’avis de plusieurs analystes du secteur médical, quelques centaines de millions de DH de chiffre d’affaires à l’attention des laboratoires de diagnostic. Une manne juteuse en apparence qui suscite de nombreux commentaires, voire de l’indignation de la part de certains internautes sur la toile.

«A un moment donné, il faut des prix raisonnables pour un pays comme le Maroc», argue cet internaute qui ajoute : «certains ménages ne peuvent pas forcément faire des tests dès lors qu’ils ont des symptômes. Ce qui peut poser un réel problème de santé publique». Et de conclure : «le Fonds Covid ne pourrait-il pas être sollicité dans cette optique pour leur venir en aide ?».

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D’autant que suite à l’évolution ces dernières semaines des cas d’infection au Covid-19, de nombreux Marocains ont de plus en plus recours aux tests PCR pour se faire dépister. Si ces derniers sont reconnus pour leur grande fiabilité, ils ne sont pas forcément à la portée de toutes les bourses. Concrètement, le coût de ce test oscille entre 360 et 700 DH, selon l’établissement sanitaire où il est pratiqué, en l’occurrence les CHU, les hôpitaux, les laboratoires publics et aussi les laboratoires privés.

Faut-il se souvenir que récemment qu’une structure sanitaire à Rabat, sous l’impulsion de l’État, avait effectué ponctuellement des tests PCR gratuitement, l’objectif consistant à élargir le champ d’accessibilité à ces tests à l’attention d’une plus grande diversité de classes sociales.

Toujours est-il que ce qui provoque le courroux de certains internautes, c’est que la grille tarifaire du test favoriserait justement des marges confortables pour les laboratoires qui, du reste, officient selon les règles de l’art, agréées par le ministère de la Santé et se conformant à un cahier des charges strict.

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Du coup, certains sur la toile se sont laissés aller à quelques calculs simples : «l’appareil de test coûte au maximum 1 million de DH, le consommable 150 DH», avance cet internaute. Et de continuer : «c’est-à-dire que mon cher laborantin aura 550 DH pour amortir son investissement et bien évidemment son bénéfice. Or à ce prix, sa machine est amortie au bout de 1 800 tests. Soyons larges : 2 000 tests». Et ce même internaute de poursuivre sa démonstration : «en 5 jours la machine est amortie !». Et il conclut tel un couperet : «à partir du 6ème jour, il engrange 280 000 DH par jour de bénéfice».

D’autres internautes ont souligné que si les tests présentent, certes, un intérêt financier, il ne faut pas oublier que l’entreprise a aussi des frais. C’est d’ailleurs ce que nous déclaré ce patron d’un laboratoire d’analyse à Casablanca. «Outre l’investissement dans un matériel souvent couteux, nous avons dû engager du personnel médical qualifié, mais aussi des techniciens, des assistants et autres agents de sécurité, sans parler des dépenses d’exploitation inhérentes à cette activité qui ont fait grimper la facture».

Par ailleurs, et en réponse au précédent calcul chiffré et argumenté exposé ci-dessus, une internaute n’a pas manqué de diffuser ce «post» : «tous les labos ne sont pas les mêmes ; la mère d’un ami qui tient aussi un labo facture le test à 500 DH». Et elle précise que dans certains quartiers populaires, le test coûterait nettement moins cher.

Outre le coût du test PCR, le retrait de la vente du kit de dépistage rapide des pharmacies par la direction des médicaments du ministère de la Santé fait également débat sur la toile, dans la mesure où il a contraint justement de nombreux citoyens à recourir aux analyses effectuées par les laboratoires.

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Certains internautes considèrent que «la tutelle aurait cédé aux lobbys des laboratoires médicaux» qui, grâce à cette décision, se retrouvent en situation de monopole. Toujours est-il que les pharmaciens, de leur côté, s’activent pour trouver une parade à la décision du ministère. D’autant que ce retrait des tests antigéniques des pharmacies aurait laissé place à leur vente sur le marché noir, ce que dénoncent les officines médicales, en demandant plus de contrôle.

Une chose est sûre en tout cas ; c’est que les tests PCR demeurent à ce jour indispensables compte tenu du rebond qu’a enregistré ces temps derniers la pandémie à l’échelle de la planète. Et il n’y a pas encore de signes avant-coureurs qu’ils puissent, un jour voir leurs tarifs diminuer. Mais, sait-on jamais !

 
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