Economie

Tourisme. Des solutions ponctuelles à une crise structurelle

Un plan de sauvetage, avec une enveloppe globale de 2 MMDH, vient d’être adopté. Alors que les causes sont de nature structurelle, aggravées par la crise sanitaire, les solutions préconisées sont plutôt ponctuelles. Les mesures adoptées ne concernent pas l’ensemble de l’écosystème.

La forte dépendance externe du tourisme marocain est le premier facteur explicatif de sa faible résilience. Après presque deux ans de crise sanitaire, et la récente fermeture des frontières a été le coup de grâce. Le secteur du tourisme se trouve dans l’impasse. Déjà, de nombreux établissements ont déposé les clés. En fait, il ne s’agit pas seulement du tourisme au sens étroit. C’est tout un écosystème qui semble agoniser. Le plan d’urgence qui vient d’être adopté comporte quelques mesures ponctuelles dont la reconduction du versement de l’indemnité forfaitaire mensuelle de 2000 DH, pendant le premier trimestre 2022.

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Sont concernés les employés des établissements hôteliers et des entreprises de transport touristique. Le bénéfice de cette indemnité a été étendu aux « restaurants classés ». De même, est prévu le report des charges dues à la CNSS pendant six mois. Le « plan de sauvetage » prévoit également un moratoire relatif aux échéances des prêts bancaires, contractés par les hôteliers et les transporteurs touristiques, pour une durée maximale d’un an. Les intérêts bancaires intercalaires, correspondant à la période d’inactivité, seront pris en charge par l’Etat.

La Taxe Professionnelle due par les hôteliers pour les années 2020 et 2021, sera prise en charge par l’Etat. Quel est le soubassement juridique de cette décision de prise en charge ? S’agit-il d’un « dégrèvement collectif » ? Comme dommage collatéral, il y a lieu de prévoir le manque à gagner fiscal dont souffriront les communes bénéficiaires du produit de cette taxe, perte s’ajoutant à celle du produit de la Taxe de séjour. Les aides sont cependant conditionnées. En effet, pour pouvoir bénéficier des mesures indiquées, il faut notamment avoir gardé 80% du personnel déclaré au mois de février 2020. Les établissements remplissant cette condition sont minoritaires.

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Enfin, comme subvention/injection vitaminée, est prévu un montant de 1 MMDH, montant symbolique par rapport aux 140 MMDH de recettes perdues au cours des deux dernières années. Tous les acteurs du tourisme appellent à une ouverture des frontières. Ce n’est pas l’avis des citoyens, d’après la dernière enquête de l’Economiste-Sunergia, où plus de la moitié des personnes consultées (57%) sont favorables à la fermeture des frontières. A peine 27% considèrent cette fermeture comme ayant été une mauvaise décision. Le « tourisme national » demeure le grand absent.

 
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