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Transport aérien : RAM récolte les fruits de sa restructuration

Après une année 2011 catastrophique, les résultats de la compagnie aérienne nationale connaissent une nette amélioration en 2012. Un plan de restructuration ambitieux a été mis en place et semble déjà donner ses premiers fruits.

Les affaires semblent mieux marcher pour Royal Air Maroc (RAM). Sur les huit premiers mois de 2012, le résultat d’exploitation atteint 560 MDH, alors qu’il était de – 600 MDH durant la même période de 2011. Soit une progression de 1,2 milliard de DH. Une performance jamais égalée depuis huit ans. « La conclusion du contrat programme en septembre 2011 et surtout la signature devant Sa Majesté le Roi, de la convention passée avec le Fonds Hassan II de Développement Economique et Social, en octobre 2011, en vue de l’entrée en capital de cette institution pour 1,6 milliard de DH, ont constitué un tournant majeur dans le redressement de la compagnie nationale », nous confirme-t-on auprès de la compagnie.

La restructuration tombe à point nommé
Ce contrat programme définit pour la compagnie nationale un vrai plan de restructuration qui doit lui permettre de sortir de sa situation déficitaire et de renouer avec les bons résultats. Il s’articule autour de cinq piliers qui sont la rationalisation des dépenses, la contraction de l’organisation et l’amélioration de la qualité de service, la réduction des effectifs et le plan de départs négociés, l’augmentation de capital, les engagements de l’Etat, ainsi que la stratégie de développement et de recentrage sur le cœur de métier. « Les objectifs des trois premiers points sont réalisés : le milliard annuel d’économies est déjà réalisé sur les huit premiers mois, notamment grâce à la suppression des 17 lignes les plus déficitaires et des ressources y afférentes et aussi grâce au plan de réduction des effectifs réalisé avec un an et demi d’avance », se réjouissent les responsables de la compagnie. Celle-ci a, en effet, réduit ses effectifs de 5600 à 3900 agents en juin dernier. RAM est aussi en avance sur ses objectifs de réduction des consommations de carburant « grâce à la coopération des pilotes et à un nouveau logiciel de planification des vols ». Elle a aussi fourni des efforts pour l’amélioration de son image et le rajeunissement de sa flotte.
Le transporteur national planche actuellement sur son plan de développement 2015-2025. «Nous devons identifier les marchés porteurs de RAM, la configuration de la flotte pour cette période, les besoins éventuels en financement additionnel et les atouts que présenterait un partenariat stratégique avec un opérateur international ». L’entrée d’un actionnaire étranger dans le capital de la compagnie n’est pas exclue, mais il restera à l’Etat actionnaire de trancher à ce sujet.

Le recentrage des activités
La compagnie nationale a choisi de se concentrer sur son métier de base pour éviter les pertes d’énergie. Les autres activités seront confiées à des partenaires ou à des filiales créées à cet effet. La formation sera confiée à un organisme public, comme c’est le cas pour les mécaniciens, qui sont formés aujourd’hui par l’OFPPT. « Quant à la maintenance, au handling et au catering, le modèle est déjà retenu et les processus engagés dans la recherche d’un partenaire de premier plan, comme Air France Industries pour la maintenance, création de filiales où RAM garde au moins 50% du capital, gestion prise en charge par le partenaire et recherche de nouveaux marchés», nous assure-t-on. Les détails restants devraient être réglés d’ici la fin de l’année. RAM vise ainsi la transformation d’une partie de ses coûts fixes en charges variables.
Mais si les choses semblent repartir du bon pied pour la compagnie, ses responsables refusent de céder à l’euphorie et à décréter que la crise est dépassée pour autant: «Le transport aérien est une activité qui dépend de beaucoup de facteurs exogènes difficiles à maîtriser tels les cours de pétrole (le carburant y représente entre 18 à 22% des charges d’exploitation), l’évolution géopolitique, l’activité touristique, et l’évolution de l’économie mondiale ». Dans un tel contexte, il convient de rationaliser la gestion au maximum pour se mettre à l’abri des différents aléas.

PAR Karim TOUACH

 
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