Pandémie

Transport maritime : la galère des importateurs de produits chinois

C’est la croix et la bannière pour de nombreux importateurs, en l’occurrence ceux important leurs produits de pays asiatiques. En effet, à cause de la pandémie du coronavirus, les tarifs du transport maritime ont flambé au point où certains importateurs envisagent de lever le pied pour le moment, en attendant des jours meilleurs.

Selon plusieurs opérateurs contactés, les tarifs du fret maritime ont doublé, voire même triplé ces derniers mois sur des marchés asiatiques tels que la Chine. « La situation est vraiment difficile pour les importateurs marocains actuellement. Le fret maritime sur la ligne Maroc-Chine n’est plus tenable pour certaines sociétés importatrices », confie un importateur. De son côté, la société Socomadis (détenteur de la marque Docker motorcycle), spécialisée dans l’importation, la fabrication et la vente de vélos, motocycles et scooter… arrive encore à tenir le coup, mais… « Pour nous, le coût du fret maritime avec la Chine a triplé, passant de 2000 euros, avant la pandémie, à 8000 euros actuellement », détaille Abdellatif Filali, PDG de Socomadis et aussi président de l’Association marocaine des importateurs, distributeurs et revendeurs de motocycles (ADMIREV). « La situation est comme ça aujourd’hui parce que les Etats-Unis n’envoient plus de conteneurs en Chine. Du coup, les transporteurs ont profité de l’occasion et de la situation de crise sanitaire actuelle pour augmenter le prix, vu que la demande est très forte au niveau de la Chine. Le manque de conteneurs fait que ce sont les transports qui font la loi aujourd’hui. Cette flambée des prix impacte notre activité ici, et il va sans dire que nous sommes de plus en plus sceptiques », précise le PDG. L’horizon est donc de plus en plus flou pour certains importateurs.

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Toutefois, à la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), on temporise. « Aujourd’hui, importer de Chine semble un peu difficile. Mais, il y a plusieurs raisons à prendre en compte pour expliquer cela. Outre les tarifs, il y a les réglementations sanitaires par exemple. De même, il y a une telle demande que les Chinois ne peuvent pas répondre, en termes de production, à tout le monde en temps voulu. Il y a aussi certains produits qui sont en rupture en Chine, le retard de transport, les problèmes au niveau sanitaire local. Ce sont autant d’éléments qui rendent l’importation assez complexe dans cette période de pandémie », explique Mehdi Laraki, président du Conseil d’affaires Maroc-Chine à la CGEM. « Les prix, logistiquement parlant, ont flambé parce que la demande est supérieure à l’offre. Les fournisseurs ont augmenté leurs prix et les transporteurs aussi. C’est la loi du marché. Mais, il n’y a pas que le Maroc, le monde entier subit aussi cette situation. Cependant, nous devons voir les choses positivement », ajoute-t-il.

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Mehdi Laraki estime ainsi que pour faire face à la situation, il faut désormais construire l’avenir différemment avec la Chine. Et dans ce sens, la CGEM avance ses pions. « Avec le projet de la Route de la Soie, la Chine veut vraiment investir en joint-venture dans les pays concernés afin de produire localement dans ces régions. Cela veut dire que toutes ces grosses exportations chinoises de ces dernières années vont baisser au profit de la production locale ou régionale dans les pays de la Route de la Soie. C’est d’ailleurs pour cela que nous, en tant que CGEM, nous travaillons sur la finalisation d’un accord de partenariat  très lourd avec les Chinois, qui vise à développer une relation win-win différente de ce que la Chine a pu faire ces dernières années en Afrique. L’idée est de faire du Maroc un véritable hub pour l’Afrique », conclut le président du Conseil d’affaires Maroc-Chine.

 
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