Capital-investissement

Un autre capital risqueur marocain s’en va

La vague de sélection naturelle chez les spécialistes du capital-investissement se poursuit au Maroc.

En effet, après le départ du géant Abraaj, la reconversion de CFG Capital qui a abandonné toute activité classique de private equity et la mise au ban de Capital Invest (ex-filiale de BMCE Bank of Africa) par ses bailleurs de fonds qui lui ont retiré le mandat de gestion de son seul fonds d’investissement actif (à savoir CNAV II), c’est au tour de Viveris Istithmar de mettre la clef sous le paillasson.

En effet, cette filiale à 55% du capital risqueur français Viveris Management (lui-même émanation conjointe des groupes français Caisse d’épargne et Caisse des dépôts et consignation) vient de clôturer sa liquidation près de dix ans après sa création en partenariat avec un institutionnel local (qui en détenait les 45% restant). Il faut dire que l’aventure d’Altermed Maghreb, le fonds d’investissement doté d’un capital de 25 millions d’euros (près de 280 millions de DH) dont Viveris Istithmar avait pour mission de piloter les opérations au Maroc avait rapidement tourné court. À la fin de sa période d’investissement en 2012, ce véhicule qui comptait plusieurs investisseurs institutionnels de renom dans son tour de table tels la Banque européenne d’investissement, la Société financière internationale (filiale de la Banque mondiale) et BMCI (côté marocain), n’avait finalement opéré que deux investissements (peu profitables du reste) pour un total inférieur à 50 millions de DH… soit bien loin des quinzaines de prise de participations présentées dans le mémorandum d’investissement ayant permis d’intéresser les investisseurs potentiels.

Au final, le bilan de Viveris Istithmar est des plus médiocres aussi bien pour les deux fondateurs qui y laissent des plumes, mais aussi leur crédibilité auprès des investisseurs qui leur ont confié leurs deniers et qui s’en sortent avec un TRI (Taux de Rendement Interne) négatif, ou encore pour le tissu des PME marocaines qui devaient bénéficier des concours et soutien d’Altermed Maghreb.

 
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