Tabacs

Un manque à gagner de 300 MDH pour Philip Morris Maroc

Tabac/Contrebande.  La filiale marocaine du géant mondial de l’industrie du tabac part en guerre contre la contrebande des cigarettes. Philip Morris lance une campagne de sensibilisation. par Roland Amoussou

Vassilis Ckatzelis, directeur général de Philip Morris Maroc.

Plus de 300 millions de DH, c’est le manque à gagner pour Philip Morris chaque année au Maroc, à cause du trafic illicite de cigarettes selon les prévisions. Pour limiter l’impact de ce fléau sur son business dans le Royaume, le géant du tabac lance une campagne de sensibilisation. L’objectif visé, est notamment d’attirer l’attention du consommateur sur les dangers liés à la consommation de ce produit dans le circuit illégal. Il faut dire que ce trafic illicite prend de plus en plus d’ampleur. Selon les conclusions de l’enquête réalisée par l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII), en collaboration avec les opérateurs du secteur du tabac, le taux de la contrebande de cigarettes, au niveau national, s’est établi à 14,02%, durant la période allant du 30 mars au 19 avril 2015 contre seulement 12,5% en mars 2014. Dans les détails, le cigarettier a débuté cette initiative de lutte contre la contrebande depuis le mois de septembre, notamment en introduisant une différenciation au niveau des tiges de certains de ses produits phares. Selon le top management, cette différenciation va permettre au consommateur marocain de reconnaître le produit authentique de celui distribué dans le circuit illégal dans le Royaume.

L’union fait la force

Quant au volet communication, l’entreprise va déployer dès ce mois-ci des affichages dans les grandes artères de plusieurs villes. De même, la presse et la radio seront également mises à contribution pour réussir cet effort de sensibilisation à grande échelle. Précisons qu’il n’y a pas que les consommateurs qui sont concernés, puisque la campagne cible aussi les autres acteurs de la chaîne de valeur (distributeur, revendeur, détaillant ou grossiste). Le géant du tabac compte également lancer un site web en français et en arabe, qui vise à permettre à tous ceux qui sont intéressés (industriels, consommateurs, administrations publiques etc.) de trouver des informations fiables sur le commerce illicite de cigarettes. « L’état marocain déploie beaucoup d’efforts pour combattre ce fléau, mais, il ne peut pas réussir ce challenge tout seul. D’où la nécessité qu’on s’associe à ses efforts », souligne Vassilis Ckatzelis, directeur général de Philip Morris Maroc, ajoutant qu’il faut arriver à stabiliser le taux de contrebande pour qu’il n’atteigne pas des proportions incontrôlables. Outre cette campagne visuelle qui sera lancée, le top management indique qu’il est sur tous les fronts pour combattre le fléau. Partage d’informations avec les autorités, collaboration avec Interpol, recherches et études, tout ceci permet à l’entreprise de mesurer l’impact du commerce illicite sur son business. Soulignons que ce n’est pas seulement les opérateurs qui sont touchés par ce fléau, dans la mesure où l’Etat également n’y trouve pas son compte. En effet, la contrebande engendre un manque à gagner de 2,5 milliards de DH pour le Trésor. « Je pense aussi que toute augmentation d’impôt influe sur le prix, ce qui n’encourage pas le consommateur à aller vers le circuit légal. Et personne ne gagne dans ce cas, ni le gouvernement ni les opérateurs», conclut le directeur général de Philip Morris Maroc.

 
Article précédent

Sport et argent : gare aux déviations !

Article suivant

Casablanca abrite Immo Expo, un nouveau rendez-vous des professionnels de l'immobilier