Agriculture

Un séisme en vue dans le secteur du phytosanitaire

Alors qu’on parlait en début 2012 d’une dizaine de substances actives utilisées dans les produits phytosanitaires que l’ONSSA avait dans le viseur, la liste des produits qui risquent d’être totalement bannis de toute importation et commercialisation à des fins agricoles sera vraisemblablement considérablement allongée.

En effet, cet organisme public étudie actuellement l’opportunité de retirer du marché bien d’autres substances actives outre le Paraquat, le Dichloropropène, le Cyanamide Hydrogène et le Triasulfuron. L’objectif, est de montrer patte blanche à l’Union Européenne qui représente les deux tiers de nos débouchés d’exportation de matières agricoles et qui a, progressivement au cours des dernières années, inscrit à sa liste noire de produits phytosanitaires prohibés plusieurs dizaines de produits, dont l’utilisation dans telle ou telle culture devient de facto synonyme de facteur d’exclusion à l’entrée des frontières européennes de tout produit agricole qui s’en serait gorgé !

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Par ailleurs, cela s’inscrit en phase avec le Maroc qui s’est engagé dans son nouveau programme sectoriel Génération Green 2020-30 à contrôler l’utilisation des produits chimiques et mieux préserver l’environnement. Quant aux conséquences d’une telle interdiction à grande échelle qui ne laisserait aux distributeurs de produits phytosanitaires que 12 mois pour écouler leurs stocks, elles ne manqueraient pas d’être colossales.

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Certains observateurs estiment que cela concernera à terme 50% de l’activité de phytosanitaire classique qui risque de disparaître et avec elle, des milliers d’emplois chez des centaines de distributeurs et d’importateurs qui sont aujourd’hui sur le pied de guerre pour entrevoir les axes de substitution, lesquels sont limités pour l’instant, car les fertilisants BIO et/ou les biopesticides coûtent encore chers et leur logistique est autrement plus compliquée.

 
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