Construction métallique

La chaudronnerie respire !

Si la sinistrose gagne depuis quelques années le secteur de la chaudronnerie industrielle et la construction métallique, quelques rares acteurs arrivent, tout de même, à tirer leur épingle du jeu.

Il s’agit de Prominox, un spécialiste du segment de l’inox, un créneau un peu plus haut de gamme que celui de l’acier noir où opèrent les trois ex-leaders marocains (Delattre Levivier Maroc, Buzichelli Maroc et Stroc Industrie) touchés de plein fouet l’un après l’autre (certes à des échelles différentes).

Cette PME détenue par la famille Aitri, vient de hisser son capital à 50 millions de dirhams à l’issue d’une recapitalisation de 27 millions de dirhams destinée à en renforcer les fonds propres, alors que le carnet de commandes bat son plein, notamment avec des clients opérant dans les secteurs agro-alimentaires (où l’inox est presque le seul matériau toléré dans les installations de processing) et que la trésorerie est assez tendue.

Il faut dire aussi que si Prominox a préservé une rentabilité opérationnelle des plus élevées (vu son positionnement à plus forte valeur ajoutée) avec une marge EBE de plus de 20% malgré un repli du chiffre d’affaires 2018 à 150 millions de dirhams (-26% par année glissante), elle n’a pas été, par contre, épargnée par la dégradation globale de la situation financière de ses donneurs d’ordre habituels et ce, à commencer par un allongement inédit des délais de paiement (lesquels dépassent allègrement les 180 jours à fin 2018), mais également par l’insolvabilité d’un gros client qui a coûté une provision douloureuse de 13,5 millions de dirhams.

Rappelons qu’au niveau de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (que préside depuis peu un certain Tarik Aitri, le DG de Prominox), on ne cesse de stigmatiser l’absence de toute politique économique à même de favoriser le développement de champions nationaux de la construction métallique, alors que d’autres pays comme l’Espagne ou la Turquie y ont activement œuvré avec des résultats louables. Une défaillance qui se traduit en premier lieu par la quasi-généralisation, chez les donneurs d’ordre, qu’ils soient publics ou privés, du recours au modèle des projets clés en main (dits EPC) où les entreprises marocaines n’ont aucune chance (n’ayant pas la taille suffisante avec un spectre large de spécialités) face aux sud-coréens, chinois ou turcs. 

 
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