Société

UNESCO. La Tbourida entre dans la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité

Le Comité Intergouvernemental de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco, réuni le 15 décembre, dans le cadre de sa seizième session, a répondu favorablement à la candidature du Royaume du Maroc pour l’inscription de la Tbourida sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

La Délégation Permanente du Royaume du Maroc auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, représentée par l’Ambassadeur Samir Addahre, se félicite de cette inscription qui constitue une reconnaissance internationale d’un héritage civilisationnel arabo-amazigh unique au monde et auquel les Marocains sont très attachés. L’inscription de cette expression artistique sur la Liste de l’UNESCO témoigne de l’importance de ce legs profondément enraciné dans la conscience collective des Marocains et de leur histoire plurimillénaire.

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A cette occasion, l’Ambassadeur délégué permanent du Royaume auprès de l’Unesco a exprimé ses remerciements à l’organe d’évaluation, aux membres du Comité ainsi qu’au Secrétariat de la convention de 2003 pour leur travail remarquable, affirmant que le Maroc et sa délégation à l’Unesco sont « extrêmement reconnaissants » pour cette inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

La Tbourida est une pratique qui établit une relation forte entre l’homme et le cheval et englobe un répertoire de musiques et de chansons traditionnelles qui célèbrent cet art traditionnel et ses cavaliers, a relevé le diplomate marocain, ajoutant qu’afin de protéger son patrimoine immatériel, « le Maroc a inscrit dans sa propre Constitution le respect et la sauvegarde de sa diversité culturelle, amazighe, hassanie, arabe, africaine et juive, grâce à l’engagement louable de SM le Roi Mohammed VI ».

Pour la présidente de l’Organe d’évaluation des candidatures, la proposition d’inscription soumise par le Maroc satisfait aux cinq critères requis par le Comité Intergouvernemental de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco, relevant que la Tbourida a une importance pour l’identité culturelle et la mémoire collective du Maroc et de ses communautés et contribue au développement durable par le biais de l’élevage des chevaux et la fabrication de vêtements et de selles à partir de matériaux locaux.

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« L’organe d’évaluation félicite le Maroc d’avoir pris des mesures veillant aux soins des chevaux et au renouvellement à terme de leurs populations », a-t-elle ajouté, faisant observer que le processus de candidature a impliqué la participation des communautés concernées et a été initié par différentes troupes et associations. Notons que tenant compte de ces éléments, l’organe d’évaluation a recommandé d’inscrire la Tbourida sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Par la suite, le bureau du Comité du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, qui n’a pas reçu de demande de débat ou d’amendement, a procédé à l’adoption, sans objection, du projet de décision sur l’inscription de cet art ancestral marocain au patrimoine immatériel de l’humanité.

Tbourida, également appelée Fantasia, est un élément constitutif du patrimoine culturel immatériel du Royaume du Maroc, aussi bien sous les angles des traditions et expressions orales, des arts du spectacle, des pratiques sociales, des rituels et événements festifs, des connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, que des savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. Elle fait partie intégrante de l’identité culturelle et de la mémoire collective du Royaume du Maroc, de ses régions et de ses communautés. Cette inscription est la reconnaissance des fonctions sociales et des significations culturelles de cet art équestre traditionnel ancestral, transmis de génération en génération. Depuis son apparition évaluée par les historiens au 15éme siècle, la Tbourida contribue fortement au sentiment d’identité et de continuité des Marocains.

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Notons que la transmission de la Tbourida est un réel enjeu pour la sauvegarde du patrimoine culturel et historique arabo-amazigh. « Jusqu’à la fin des années 1990, cette tradition et sa pratique étaient en déperdition, notamment du fait de l’exode rural. Mais, sous l’impulsion de S.M. le Roi Mohammed VI, un renouveau de la Tbourida a été amorcé avec l’élaboration d’un plan étatique ambitieux de sauvegarde porté, notamment, par la Fédération Royale Marocaine des Sports Equestres et la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC). Elles sont soutenues par plusieurs associations et des particuliers engagés dans des troupes et qui font de cette pratique au caractère spectaculaire et noble, un loisir, voire une réelle passion », indique-t-on.

La Tbourida est une invitation à l’acceptation de la diversité et de la créativité des régions et des coutumes arabo-amazighs. Son inscription aujourd’hui dans la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco est une reconnaissance du savoir-faire des détenteurs de cette tradition dans leurs différents rôles. Elle contribuera à sauvegarder, perpétuer et amplifier considérablement le mouvement de créativité et de respect de la diversité culturelle.

 
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