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Va-t-on cueillir les fleurs du CHAN ?

Une semaine après la fin du CHAN, championnat d’Afrique de football organisé et remporté par le Onze national des locaux, et qu’on s’est tous réjouis de voir le Stade Mohammed V pavoisé, débordant de passion enthousiaste et de ferveur autour d’un spectacle digne des grandes soirées sportives mondiales, voilà que tout est retombé comme un soufflé mal concocté.

Il a suffi du Derby WAC-RAJA pour que notre football retrouve ses vilaines habitudes d’antan : fumigènes, violences dans et autour du stade et donc l’état de grâce que l’on avait vécu lors du CHAN, s’est estompé.

Certains l’ont regretté et ont twitté tous azimuts les images de Casablanca pour décréter que cela nuira au dossier Maroc 2026. Avant que de voir les incidences sur la Coupe du monde, regrettons que l’on doit subir encore chez nous des actes insupportables. Mais tout en le regrettant, il faut souligner que les manifestations de mauvaise éducation sont dans la société toute entière, et pas qu’au Maroc, c’est un signe des temps et le football n’y peut rien changer. Au contraire, c’est ce sport populaire au plus haut point qui souffrira toujours des écarts plus ou moins graves dont notre société est porteuse. Sauf en Allemagne où les stades accueillants et toujours pleins ont réussi à instaurer une discipline exemplaire. Partout en Europe on souffre de la mauvaise image des supporters.

« L’installation des fumigènes et ses conséquences cristallisent la tension entre les supporters, les clubs, les instances, et les pouvoirs publics ». C’est ce qu’écrivait le quotidien sportif français « l’Equipe » dans son édition du 08 février dernier. Des sociologues se heurtent au problème et dénoncent ces « ultras qui prennent en tenaille les clubs »… l’un d’eux, Nicolas Houcante déclare : « La question est complètement bouchée sur la gestion des fumigènes, malgré les sanctions de la commission de discipline les incidents ont plus que doublé cette saison (1502 pour 679 l’an dernier à la même période) ».

Le sociologue tente une explication : «Les fumigènes fixent des conflits plus profonds, qui touchent à la signification du spectacle sportif. C’est un objet de passion et de revendication ».

Autant dire que toutes les mesures pour arrêter ces débordements se noient dans des … débats fumeux.

Le (trop ?) jeune Banoun…

Banoun aura vécu des jours particuliers ces jours-ci. Capitaine de l’équipe marocaine du CHAN, il a eu l’honneur de recevoir le trophée des mains de SAR le Prince Héritier Moulay Hassan et en jeune homme de son époque, il en a profité pour se « selfiriser » à loisir. Décidément, les progrès technologiques n’ont plus que faire des règles protocolaires et bientôt les photographes officiels seront priés d’aller se rhabiller. Mais là n’est pas le plus important. Un qui aurait bien fait de rester habillé c’est ce même Banoun devenu complètement « ailleurs »  quand, lors du Derby, il marqua le but victorieux pour son équipe le Raja.

La danse endiablée, le maillot retiré, la course éperdue, c’était un peu trop « too much ».

On lui souhaite à ce grand garçon un peu écervelé de devenir la star qu’il promet d’être.

À ce moment là, il ne lui faudra pas oublier que la panoplie d’un champion, c’est l’humilité.

Simplicité et respect de l’adversaire. Ce sont des règles de bienséance, et c’est la marque du vrai fair-play.

 
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