Pandémie

Vaccins contre le Covid-19 : victoire du « chacun pour soi »

La « guerre du vaccin » nous rappelle cruellement cette « guerre du feu », d’il y a des millions d’années, dans la préhistoire. Ainsi, le monde, pendant tout ce temps, ne semble guère avoir réellement évolué.

La plupart des commandes de vaccins ont été faites par des pays à revenu élevé. C’est là une consécration exemplaire de l’inégalité face à la maladie et donc face au droit à la vie. Faisant le constat de cette réalité, Tadros Adhanom, directeur Général de l’OMS, a d’ailleurs déclaré : « Le monde est au bord d’un échec moral catastrophique qui mettra en péril la vie et les conditions de vie dans les pays pauvres ». Le « chacun pour soi » n’est en fait que l’illustration parfaite des conséquences de plusieurs décennies de néo-libéralisme, au niveau mondial, qui ont favorisé l’extension illimitée de la logique marchande, y compris aux domaines les plus vitaux, auparavant régis pas les services publics.

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L’OMS a pourtant prôné un programme mondial dénommé « Covax ». Ce programme devrait garantir à chaque pays africain un quota minimum de 20% des besoins. Or, actuellement, même les États, comme l’Égypte et le Maroc, qui s’étaient le plus engagés dans l’acquisition des doses de vaccin, n’ont pas été servis ; les laboratoires concernés n’ayant pas tenu leurs engagements, accordant la priorité à des pays riches comme les monarchies pétrolières du Golfe, parmi lesquelles les Émirats arabes unis et le Bahreïn, qui ont déjà reçu les premières livraisons et se permettant même le luxe de faire des « dons ». Les laboratoires privés fabricant les vaccins anti-Covid-19 obéissent tout simplement aux lois du marché, au mieux payant. Quand il s’agit d’État, c’est d’abord la « priorité nationale » qui prévaut. C’est notamment le cas de l’Inde, avec ses 1,4 milliard d’habitants, pays certes très affecté par la pandémie qui compte se réserver les premières millions de doses. En fait, l’Inde n’a fait qu’imiter les autres pays où les laboratoires ont pu développer des vaccins anti-Covid-19 : États-Unis d’Amérique, Royaume Uni, Chine et Russie.

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Trois principales leçons complémentaires à tirer de la pandémie mondiale : une absence de solidarité internationale, l’importance cruciale de la recherche scientifique et donc de la priorité des investissements privés et surtout publics dans ce domaine et la faillite quasi-totale de l’OMS, c’est-à-dire de l’ONU, et de manière générale du multilatéralisme. En définitif, c’est la victoire de la loi du plus fort.

 
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