Entreprises & Marchés

Wafa Assurance s’impatiente

Driss Bencheick, président directeur général de Wafa Assurance.

Assurance islamique. Le projet de loi sur l’assurance islamique « Takaful » tarde à voir le jour. Le potentiel de ce marché, 2000 milliards de dollars à l’échelle mondiale à fin 2014, aiguise l’appétit des assureurs marocains. par Roland Amoussou

C

e marché n’est pas encore très développé au Maroc, mais tout porte à croire qu’il est promis à un bel avenir. L’assurance islamique, dite « Takaful », conquiert tout sur son chemin. L’engouement des assureurs marocains pour ce genre de produit n’est plus à prouver. Même si le projet de loi réglementant son cadre juridique est encore aux mains des parlementaires, nombre de sociétés d’assurances se préparent d’ores et déjà avec des offres tout aussi variées qu’agressives. Avec ses 21% de parts de marché, le leader du secteur des assurances au Maroc, Wafa Assurance, affûte ses armes et se dit très particulièrement intéressé. Driss Bencheick, le nouveau patron de la branche Assurances du groupe Attijariwafa bank a expliqué lors d’une conférence de presse à Casablanca le 19 septembre, que sa compagnie n’attend que la mise en place du cadre réglementaire pour se lancer. «Nous avons déposé une demande à défaut de réglementations, afin d’essayer d’adresser les différentes contraintes pour démarrer une assurance Takaful », explique Driss Bencheick, président directeur général de Wafa Assurance, ajoutant que sa compagnie, un des précurseurs en ce qui concerne ce type d’assurance, a finalement décidé d’attendre le feu vert des autorités pour se lancer. « Le projet est toujours dans le pipe », assure-t-il.

 La micro-assurance aussi 

C’est un marché très porteur qui devrait peser 2000 milliards de dollars à l’échelle mondiale à fin 2014, selon une étude publiée en janvier dernier par Al Huda Center of Islamic Banking and Islamic Economics (CIBE). En Afrique du Nord, on estime à une vingtaine de milliards de dollars, à fin 2013, les actifs de l’assurance Takaful. Le CIBE dit s’attendre à une forte croissance dans les années à venir dans plusieurs pays africains comme la Libye, le Maroc, le Sénégal et la Mauritanie. Mais dans le Royaume, l’assurance Takaful est encore à l’état embryonnaire. Toutefois, le Royaume affirme sa volonté de développer ce type d’assurance participative, qui connaît un vrai succès dans le monde, même dans les pays non musulmans. Ainsi, le gouvernement a-t-il envisagé de mettre en place un cadre adéquat pour l’exercice de l’assurance Takaful dans le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 17-99 portant code des assurances. Plusieurs sources concordantes affirment d’ailleurs, que ledit projet de loi pourrait voir le jour bientôt. Dans le détail, le projet de loi prévoit que les sociétés d’assurances intéressées par ce type de produit, créent des filiales spécialement dédiées au Takaful. 

Nombre d’observateurs affirment sans ambages que ce marché a un grand potentiel au Maroc. Cependant, même si le cadre juridique de l’assurance islamique tarde à se mettre en place, Wafa Assurance, elle, poursuit sa stratégie de diversification de l’offre en misant sur de nouvelles niches: la micro-assurance. « Nous travaillons sur la micro-assurance. On va d’ailleurs bientôt participer à un forum international, ce qui va nous permettre de nous inspirer de ce qui se fait le mieux à l’international dans ce domaine », a souligné Driss Bencheick à ce sujet. Pour rappel, l’assureur, en partenariat avec Al Barid Bank, a lancé en début d’année « Rahma », un produit d’assurance qui permet de faire face aux premières dépenses liées entre autres aux frais funéraires,
à travers le versement immédiat d’un capital entre 7000 DH et 10000 DH au profit d’un bénéficiaire désigné par le souscripteur. Six mois après son lancement, le succès de Rahma encourage fortement Wafa Assurance à développer davantage d’offres sur le segment de la micro-assurance dans les années à venir. « On a été agréablement surpris par ce succès assez important. A ce stade, nous développons la réflexion pour l’améliorer et le rendre encore plus accessible au plus grand nombre », confie Driss Bencheick.

 
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