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Zine El Abidine Ben Ali : Une mort clémente

C’est contre lui que le fameux « printemps arabe » a commencé. Il a fui honteusement en Arabie Saoudite, quand Kadhafi a été lâchement et sauvagement assassiné et que Moubarak survit toujours, en liberté, protégé par l’armée à un cancer qu’on nous disait ravageur.

Ben Ali est devenu le dictateur de la Tunisie, dans des conditions particulières. C’est Benedetto  Craxi à l’époque premier ministre Italien, soi-disant socialiste, lui-même condamné pour vol, qui a incité et soutenu son coup d’Etat contre Habib Bourguiba.

L’ancien lion était devenu un légume, il changeait de premier ministre dès qu’il se réveillait après des mois de coma. Ce n’est pas la France et ses services qui sont intervenus mais l’Italie et Ben Ali a mis sous séquestre le « père de la nation » et est devenu l’imperator de Tunis.

Son règne a été celui des violations des droits de l’homme. Les Islamistes et les gauchistes ont été pourchassés et torturés dans des conditions horribles.

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Mais l’Occident, dans son ensemble, vendait une marchandise avariée. Ben Ali c’est la sécurité plus la croissance économique. Il aurait défendu et réussi à créer une classe moyenne. La ministre Française Michèle Alliot-Marie, l’a défendu jusqu’au bout.

Il a suffi du suicide d’un vendeur ambulant pour que l’on se rende compte que ce régime de pilleurs appuyés par les sécuritaires était une abjection.

La Tunisie n’est toujours pas sortie de l’ère Ben Ali. Sa femme et sa famille représentent l’abjection absolue pour les Tunisiens, y compris les plus jeunes. Personne ne le pleurera dans son pays.

Cependant, il faut aussi questionner l’Occident. Le soutien aux dictateurs véreux a été la règle pendant un demi-siècle. Aujourd’hui c’est l’instabilité qui règne et elle menace les Européens. Ils ne peuvent pas s’en laver les mains. Ben Ali est une création européenne, qui a martyrisé les Tunisiens. Sa mort physique ne règle pas, ne règle rien dans ces rapports.

 
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